Noel Clarke revient sur les personnages de « Kidulthood » six ans après les événements du premier film. Une suite moins dans l’urgence, plus classique mais pas inintéressante pour autant

Adulthood (2008)

Ecrit et réalisé par Noel Clarke

Avec Noel Clarke, Scarlett Alice Johnson, Adam Deacon, Jacob Anderson, Ben Drew, Danny Dyer, …

Direction de la photographie : Brian Tufano / Production design : Murray McKeown / Montage : Tom Hemmings / Musique : Chad Hobson

Produit par George Isaac et Damian Jones

Drame / Crime

99mn

UK

Six ans après les événements de « Kidulthood« , Sam (Noel Clarke) sort de prison. Mais quand il revient dans son quartier, les jeunes qu’il connaissait sont partis, sa mère a honte de lui et surtout certaines personnes pensent qu’il est loin d’avoir payer sa dette.

Tourné rapidement après le succès de « Kidhulthood », et alors que Noel Clarke est devenu un visage très connu du grand public, « Adulthood » voit Clarke reprendre le rôle de Sam, ex-brute tortionnaire du lycée, devenu un paria qui a du mal à assumer son passé qu’il voudrait bien mettre derrière lui. Mais en aura-t-il l’occasion ?

Cette fois-ci, Noel Clarke qui signe à nouveau le scénario prend en charge également la réalisation. Une première. Le style visuel de « Adulthood » est du coup, sans surprise, beaucoup plus classique, voir presque académique (même si Clarke a pris soin de reprendre le même directeur de la photo).  Mais ce calme apparent malgré la tempête qui s’annonce correspond aussi à des personnages qui sont justement rentrés dans l’âge adulte : parent, étudiant à l’université, en galère avec des petits boulots ou délinquants confirmés. Mais comme le dit Lexi, qui s’est rapprochée de Sam mais pas pour les bonnes raisons (ma:

« Quand j’avais 15 ans, tout ce que je rêvais c’était de grandir… Aujourd’hui je peux faire ce que je veux. Je suis légalement une adulte. Mais j’ai réalisé deux choses : je ferai n’importe quoi pour retourner à cet âge là et je me suis jamais senti aussi seule. Je ne me suis jamais autant sentie comme une gosse. »

La plupart des personnages de « Adulthood » sont encore plus paumés aujourd’hui qu’hier. Sauf les rares qui se sont rangés et ont réussi ce fameux passage à l’âge adulte (travail, études, couple,…). Mais les personnages qui ont connu le plus de traumatismes (dont Sam lui-même et d’autant plus qu’il est responsable de sa situation et qu’il en a conscience) ne sont pas prêts. La morale est un peu simple mais « Adutlhood » n’a pas l’urgence de « Kidulthood », c’est un constat a posteriori de blessures qui se conjuguent sur le mode stress post-traumatique. Ce n’est pas toujours très fin psychologiquement, mais cette suite reste de bonne facture.

Parmi les nouveaux venus au casting on notera la présence de Ben Drew (rappeur britannique qui officie sous le nom de Plan B). Ce dernier va lui-même écrire et réaliser son propre film sur la violence urbaine « Ill Manors » (2012) avec Riz Ahmed. Pour sa part, Noel Clarke prendra son temps pour conclure l’histoire de Sam en 2016 avec « Brotherhood‘.

DVD UK. Studio Pathé (2008). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais. Bonus : commentaire audio, making off,…