Un bel hommage, avec ce qu’il faut de respect et d’irrévérence, à la scène musicale de Manchester et à l’un de ses gourous, Tony Wilson

24 Hour Party People (2002)

Réalisé par Michael Winterbottom

Ecrit par Frank Cottrell Boyce

Avec Steve Coogan, Lennie James, John Thomson, Andy Serkis,…

Direction de la photographie : Robby Müller / Production design : Mark Tildesley / Direction artistique : Paul Cripps / Montage : Trevor Waite

Produit par Andrew Eaton

Biopic / Musique

UK

En 1976, le journaliste de Manchester, Tony Wilson (Steve Coogan) découvre les Sex Pistols. Pour lui c’est une révolution auditive. Il commence à organiser des concerts lors de soirées baptisées « The Factory » puis co-fonde Factory Records. Le label décroche le gros lot quand il signe un jeune groupe local « Joy Division », puis « Happy Monday ». Il ouvrit également son propre club « the Haçienda ». Avec ses différentes initiatives, Wilson propulsa Manchester sur la scène musicale.

A la fin des années 70 et pendant les années 80, grâce à Tony Wilson, Manchester devient l’un des principaux coeurs de la musique britannique. C’est cette aventure, celle des groupes de musique signés par The Factory, mais aussi ses partenaires de business que raconte « 24 Hour Party People ».

Le film reste néanmoins très centré autour de Tony Wilson qui, via son interprète Steve Coogan, s’adresse à la caméra et explique très clairement qu’on voit ici sa vision des choses et qu’il raconte ce qu’il veut. Le mélange de fiction et de réalité est clairement énoncé. Non que le film soit une révérence à Tony Wilson. Il se laisse facilement dépasser sur les questions de drogue et d’argent, La Factory et la Haçienda seront des gouffres financiers malgré leur succès.

Les choix forts de réalisation de Michael Winterbottom fonctionnent à merveille pour mettre en scène tous ces personnages plus grands que nature, qui se disputent souvent, avec un ton général qui virevolte entre drame (l’un des événements marquants de la scène étant le suicide de Ian Curtis, le chanteur de Joy Divison) et comédie. Winterbottom arrive à signer un hommage, respectueux mais non complaisant à un Tony Wilson alors toujours en vie (il mourra d’un cancer en 2007) et à une scène musicale qui a marqué son époque.

Michael Winterbottom s’était déjà fait remarquer avec « Jude » (1995), « Welcome to Sarajevo » (1997), « Wonderland » (1999). Amoureux de musique, il abordera plusieurs fois le sujet avec « 9 Songs » (2004) ou « On the Road » (2016), et est capable de changer totalement de ton d’un film à l’autre. Ainsi, avant « 24 Hour Party People », il venait de signer le western « Redemption » (2000) et son film suivant sera son docu-drama sur les réfugiés « In This World » (2002).

« 24 Hour People » marque sa première collaboration avec le comique star de la radio et de la télévision britannique, Steeve Coogan, qui deviendra son acteur fétiche (« A Cock and Bull Story « , la trilogie et la série « The Trip », « A very Englishman« ,…) et à qui il offre ici son premier grand rôle au cinéma. Comme d’habitude, Coogan met beaucoup de lui dans son personnage, mais comme « 24 Hour Party People » ne prétend jamais être un biopic traditionnel, ce n’est guère gênant.

DVD FR. Sutdio Naïve (2005). Version originale avec des sous-titres en français. Bonus : Interviews des groupes et personalités (New Order, Tony Wilson, Peter Saville…)