Une suite qui n’a rien à voir avec l’original. Un casting médiocre, un scénario improbable et très peu d’action. Un bide prévisible.

Wild Geese II (1985)

(Les oies sauvages II)

Réalisé par Peter R. Hunt

Ecrit par Reginald Rose d’après le roman de Daniel Carney

Avec Scott Glenn, Barbara Carrera, Edward Fox, Laurence Olivier, Robert Freitag, John Terry, Kenneth Haigh, Ingrid Pitt,…

Direction de la photographie : Michael Reed / Montage : Keith Palmer / Production design : Syd Cain / Direction artistique : Peter Williams / Musique : Roy Budd

Produit par Euan Lloyd

Thriller

125mn

UK / Australie

Dans l’espoir de décrocher le scoop du siècle, un network américain veut organiser l’évasion de l’ex dignitaire nazi Rudolf Hess, emprisonné depuis 1946 dans la prison de Spandau située dans Berlin Ouest. Afin de mener cette mission à bien, la télévision américaine souhaite embaucher un mercenaire. Mais ce n’est pas si facile, tant la mission est improbable. Leur premier choix, le colonel Alex Faulkner (Edward Fox) refuse, mais leur conseille de tenter leur chance avec une tête brulée John Haddad (Scott Glenn). Ce dernier accepte et se rend à Berlin pour étudier la faisabilité du projet. A sa surprise il est rejoint sur place par la présentatrice télé Kathy Lukas (Barbara Carrera). Mais la mission s’avère encore plus compliquée qu’il imaginait et il se fait bientôt enlever et torturer par les hommes du sinistre Stroebling (Robert Freitag). Haddad demande alors à Faulkner de le rejoindre.

Sept ans après « The Wild Geese« , le producteur anglais Euan Lloyd remet le couvert, adaptant une nouvelle fois un roman de Daniel Carney. Le film s’ouvre sur une dédicace à Richard Burton et un récapitulatif des événements du premier opus. Non que ce soit d’une quelconque utilité car ce deuxième opus n’a rien à voir avec le film original, sinon la présence prévue au générique du personnage du colonel Allen Faulkner, incarné dans le premier épisode par Richard Burton. Mais celui-ci étant décédé quelques jours avant le tournage en août 1984, notre mercenaire en chef est remplacé par son frère Alex (incarné donc par Edward Fox), lui-même colonel et expert mercenaire !

A part ce détail, « Wild Geese II » n’a donc rien à voir avec le premier du nom. Adieu l’Afrique, ici on plonge dans le Berlin de la guerre froide. On ne suit pas une quarantaine d’hommes menés par leur chef charismatique, mais un homme de peu de mots qui agit seul pendant la majeure partie de film, préparant son plan de son côté, avant d’être rejoint par Alex Faulkner et la présentatrice télé Kathy Lukas (qui finit bien entendu par tomber amoureuse de Haddad). Un trio improbable auquel s’ajoute d’autres recrues dans le dernier tiers du film.

Loin d’être un film d’action (à part dans son dernier tiers), « Wild Geese II » est plutôt un thriller sur fond de guerre froide. C’est assez lent et le réalisateur anglais Peter R. Hunt, bien qu’ayant signé plusieurs films d’action-aventures (« Gold » en 1974 ou encore « Death Hunt » en 1981) est moyennement inspiré et de nombreux passages sont bien trop mous, ce qui est assez impardonnable vu le genre.

Si le premier « Wild Geese » était fondé sur un casting hors pair (Richard Burton, Roger Moore, Richard Harris et Stewart Granger !), le 2e épisode se concentre sur le trio formé par Scott Glenn (un acteur américain plutôt habitué aux seconds rôles), Barbara Carrera (James Bond Girl dans « Never Say Never Again ») et heureusement Edward Fox qui remonte le niveau… Mais ça n’a pas tout à fait la même gueule quand même ! Alors évidemment on a Laurence Olivier (pour son avant-dernière apparition sur grand écran) qui fait une brève apparition dans le rôle de Rudolf Hess… mais la moitié du temps son personnage est dans un état comateux ! Ceci dit, son petit discours à la fin est livré avec une belle justesse. Même affaibli, Olivier restait un grand acteur.

Enfin, si l’intrigue du premier « Wild Geese » tenait debout et réussissait à nous intéresser à ses personnages, « Wild Geese II » est quand même assez abracadabrantesque, et Scott Glenn livre une prestation figée (mais son personnage est de toute façon mal dessiné).

Le film a été un échec commercial et critique malheureusement mérité, et restera la dernière production d’Euan Lloyd, décédé en 2016 à l’âge de 92 ans.

DVD FR. Studio Opening (2010). Version originale sous-titrée en français et version française