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On 13 janvier 2022
Last modified:13 janvier 2022

Summary:

Basé sur des faits réels et conçu par un membre de la famille victime du poltergeist "le plus violent d'Angleterre". Entre film d'horreur et drame social à l'anglaise, un mélange étonnant mais qui fonctionne assez bien. 

Basé sur des faits réels, écrit et réalisé par un membre de la famille victime du poltergeist « le plus violent d’Angleterre ». Entre film d’horreur et drame social à l’anglaise, un mélange étonnant mais qui fonctionne assez bien. 

When the Lights Went Out (2012)

Ecrit et réalisé par Pat Holden

Avec Kate Ashfield, Steven Waddington, Tasha Connor, Hannah Clifford, Martin Compston,…

Direction de la photographie : Jonathan Harvey / Production design : Jane Levick / Montage : Robert Hall et Gary Scullion / Musique : Marc Canham

Produit par Bil Bungay et Deepak Nayar

Horreur / Drame / Social

86mn

UK

Yorkshire, 1974. Un couple modeste Jenny (Kate Ashfield) et Len (Steven Waddington) réalisent leur rêve en s’installant dans une jolie petite maison. Mais rapidement, des phénomènes étranges se produisent et leur fille Sally (Tasha Connor), une adolescente, semble s’être liée d’amitié avec l’esprit qui hante la maison. Mais une chose est sûre, quelque chose ne leur veut pas du bien.

« When the Lights Went Out » est une histoire de poltergeist, ces esprits capables de faire du bruit et de déplacer des objets. Pas du genre à hanter tranquillement une maison en se contentant de quelques apparitions éthérées. Et dans le genre, celui du 30 East Drive à Ponterfract, petite ville du West Yorkshire, est réputé pour être l’un des plus bruyants. Il faut dire qu’il s’agirait d’un moine noire, un moine bénédictin assassin. Bref, un personnage assez peu recommendable, baptisé Fred par ses victimes.

Dès le générique, on nous prévient que le film est basé sur des faits réels. Une revendication très courante et que tout cinéphile est habitué à prendre avec des pincettes. Néanmoins « When the Lights Went Out » a l’originalité d’être écrit et réalisé par Pat Holden, lui-même originaire de Ponterfract, et surtout neveu du couple qui a eu la mauvaise idée de s’installer au 30 East Drive.

Pour son troisième long métrage, Pat Holden a donc décidé de se pencher sur le phénomène qui a marqué sa famille, et qu’il n’a vécu que de loin, étant trop jeune à l’époque des faits. Néanmoins, au lieu de réaliser un film qui colle le maximum à ce qui s’est passé, il décide de prendre quelques libertés avec les personnages et l’histoire. Ce qui est dommage car du coup il est un peu difficile de suivre ce qui est vraiment censé s’être passé et ce qui relève de la fiction. Ceci n’est donc pas un documentaire, ni même un docu-fiction, apparemment la famille en question n’étant pas trop fan de la publicité faite autour de cette histoire (en fait il faudra attendre que le cas soit traité en 2009 par un expert britannique de l’occulte Colin Wilson dans son ouvrage « Poltergeist: A Classic Study in Destructive Hauntings » pour que le cas soit mieux connu en dehors du Yorkshire et au-delà des fans d’occulte).

Par contre, Holden fait le choix de reconstituer l’ambiance des années 70 et il le fait avec un certain succès. Au-delà de l’horreur, il y a un côté « kitchen sink drama » (drame social réaliste à la sauce britannique) autour de la reconstitution réaliste de la vie de ces modestes représentants des classes moyennes dont le quotidien est souvent rythmé par des pannes d’électricité, témoignages de la dure récession qui frappe alors le Royaume-Uni. Alors que les faits surnaturels montent en puissance et en violence, le père trouve refuge au pub et la mère s’accroche à cette petite maison, qui bien que hantée, est le symbole de leur progression sociale. Trop souvent, la jeune Sally est la victime de choix de ses parents aimants mais qui ont la main leste dans les moments de stress. Sally (interprétée par Tasha Connor, excellente), à l’origine une jeune fille renfermée et solitaire, s’enferme encore plus dans sa bulle avec son amie imaginaire et une autre jeune fille de son âge, elle aussi rejetée par les autres.

Si « When the Lights Went Out » est assez classique sur sa forme horrifique avec en plus de nombreuses manifestations supernaturelles, ce n’est pas vraiment ce qui fait son intérêt. Ce qui est surprenant, c’est surtout comment cette famille, dysfonctionnelle selon les critères d’aujourd’hui mais finalement relativement soudée, tente de surmonter cette malédiction, laissant presque paraitre qu’ils vont s’y habituer… avant une nouvelle montée de violence.

Depuis la sortie du film, le co-producteur et ami de Pat Holden, Bil Bungay, a racheté la maison du 30 East Drive qui serait toujours le lieu de phénomènes étranges. Il propose des visites, et apparemment vous pouvez louer la maison pour quelques nuits si le coeur vous en dit. On luit doit également un ouvrage intitulé sobrement « The Black Monk of Pontefract: The World’s Most Violent and Relentless Poltergeist« .

DVD et blu-ray UK. Studio Revolver Entertainment. Sous-titres anglais (audio description)