Review of: Vita & Virginia
Romance:
Chanya Button

Reviewed by:
Rating:
2
On 13 mars 2019
Last modified:13 mars 2019

Summary:

Un film élégant sur une passion dévorante entre deux grandes écrivaines. Mais les dialogues, trop littéraires, risquent de lasser une bonne partie du public

Vita & Virginia (2018)

Réalisé par Chanya Button

Avec Gemma Arterton, Elizabeth Debicki, Isabella Rossellini, Rupert Penry-Jones,…

Ecrit par Eileen Atkins et Chanya Button d’après les lettres de Virginia Woolf et Vita Sackville-West

Direction de la photographie : Carlos De Carvalho / Production design : Noam Piper / Montage : Mark Trend / Musique : Isobel Waller-Bridge

Prouduit par Katie Holly et Evangelo Kioussis

Drame / Romance

110mn

Irlande / UK

Le film raconte l’histoire d’amour entre deux écrivaines Virginia Woolf (Elizabeth Debicki) et Vita Sackville West (Gemma Arterton) à la fin des années 20. Une histoire d’amour forcément compliquée, elles sont toutes les deux mariées et Vita, même si n’elle en est pas à sa première aventure et que son mari a également des aventures homosexuelles, fait partie de l’aristocratie et doit protéger la réputation de sa famille. Ici la voix de la morale est incarnée par Lady Sackville (Isabella Rossellini) qui fait pression sur sa nièce Vita pour qu’elle cesse de voir Virginia Wolf, une personnalité trop publique et trop instable.

Une fois leur liaison terminée, Wolf se lancera dans l’écriture d’un roman satirique « Orlando: A biography » (1928) s’inspirant des turpitudes de la famille de son ex amante et de cette dernière. Dans son roman, Orlando est un poète qui change de sexe a l’âge de 30 ans et vit pendant 300 ans.

C’est donc cette romance passionnée entre deux femmes letrées hors du commun qu’a décidé d’adapter pour le cinéma la cinéaste Chanya Button, auteure d’un premier film remarqué en 2015, le road trip « Burn Burn Burn ». Le scénario est tiré d’une pièce d’Eileen Atkins écrite en 1992 et qui s’appuie sur la correspondance entre les deux femmes. Spécialiste de Wolf, Atkins est également l’auteure du scénario de « Mrs Dalloway » (1997) pour Marleen Gorris.

Le résultat partagera forcément le public. La photo et la direction artistique sont de qualité, les deux actrices livrent des prestations convaincantes. Gemma Arterton a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’elle est capable d’interprétations de qualité, tout comme Elizabeth Debicki récemment vue dans « Widows » de Steve McQueen. Mais les dialogues sont très littéraires, au point où on a l’impression qu’elles lisent des lettres (sur lequel le film est basé), plutôt qu’elles ne se parlent. Le résultat est assez étrange et manque cruellement de naturel. Ce sont des femmes de lettres, mais là on a parfois l’impression d’assister à une passion littéraire plutôt que charnelle. Les amateurs de dialogues finement ciselés apprécieront en tout cas. Les autres risquent fort de s’ennuyer.

 Sortie cinéma France : 3 juillet 2019