Review of: Virgin Witches
Horreur / Erotisme:
Ray Austin

Reviewed by:
Rating:
3
On 23 novembre 2019
Last modified:26 novembre 2019

Summary:

Mélange d'érotisme seventies et d'horreur gothique, "Virgin Witch" surprend par son côté décomplexé et ses deux superbes actrices, Ann et Vicky Michelle

Mélange d’érotisme seventies et d’horreur gothique, « Virgin Witch » séduit par son côté décomplexé et ses deux superbes actrices, Ann et Vicky Michelle

Virgin Witch (1972)

(Les collines du plaisir / La beauté du mal)

Réalisé par Ray Austin

Ecrit par Hazel Adair (sous le pseudo de Klaus Vogel)

Avec Ann Michelle, Vicki Michelle, Keith Buckley, Patricia Haines, Neil Hallett,…

Direction de la photographie : Gerald Moss / Direction artistique : Paul Bernard / Montage : Philip Barnikel / Musique : Ted Dicks

Produit par Ralph Solomons pour Tigon British Film Productions et Univista Productions

Horreur / Erotique

88mn

UK

Deux soeurs Christine (Ann Michelle) et Betty (Vicki Michelle) décident de fuir le foyer familial pour tenter l’aventure à Londres. Christine rêve de devenir mannequin. En chemin elle sont prises en stop par Johnny (Keith Buckley) qui, intéressée par Betty, les laisse s’installer chez lui. Malgré les avertissements de Johnny, Christine décide de tenter sa chance dans le mannequinat et rencontre un agent célèbre Sybil (Patricia Haines). Cette dernière, lesbienne, tombe sous le charme de Christine et décide de l’amener à Wychwold, soit disant pour réaliser une pub pour une marque de cidre… En fait Wychwold (comme son nom le laisse deviner !) est un repaire de sorcières et de sorciers ! Est-ce que cela suffira à effrayer Christine ? Que nenni !

Le ton est donné dès le générique. On va voir un mix de nombreux corps nus, particulièrement féminins bien entendu, et une bonne dose d’horreur gothique. Pour un film du début des années 70, la nudité est particulièrement abondante et les deux soeurs (dans le film et dans la vie), Ann et Vicky Michelle vont passer une bonne partie de leur temps d’écran déshabillées. Surtout Ann.

A l’époque Ann avait déjà joué un peu pour la télévision mais Vicky faisait ici ses débuts. Si le film ne leur laissera pas de très bons souvenirs (elles n’auraient reçu que la moitié de leur cachet), cela ne va pas empêcher les deux soeurs d’enchainer avec une petite carrière non négligeable sur les petits et grands écrans.

Aux côtés des deux soeurs on appréciera la présence de l’inquiétante Patricia Haines, actrice expérimentée et première femme de Michael Caine ou encore de Neil Hallett, une figure connue du petit écran britannique. Et il faut bien l’avouer Ann et Vicky Michelle sont très belles.

Le côté exploitation est pleinement assumé, « Virgin Witch » est plutôt une bonne surprise. Le film est osé pour l’époque, la réalisation enthousiaste (!) faisant fi de tout ridicule, et le mix d’érotique et d’horreur (pour le derniers tiers) passe du coup assez bien.

Le scénario fait la part belle à la concurrence entre Christine et Sybil et livre des personnages féminins crédibles et intéressants (ce qui est rare dans ce genre de films) a été écrit par une femme, la scénariste et productrice Hazel Adair (qui se cache ici derrière le pseudo de Klaus Vogel). Adair est notamment la co-créatrice du soap opera « Crossroads » (plus de 4000 épisodes entre 1964 et 1988 qui attireront jusqu’à 15 millions de spectateurs).

Pas manchot, le réalisateur Ray Austin est un professionnel aguerri, formé à la télévision anglaise dès la fin des années 60. On le retrouve ainsi derrière la caméra pour des séries cultes comme « Department S », « The Avengers », « The Saint »,… Puis au début des années 70, il va faire une petite escapade vers le grand écran pour trois films avec « Fun and Games » (1971), une première incursion dans le cinéma d’exploitation sexy, « Virgin Witch » donc ou encore « House of the Living Dead » (1974), film d’horreur tourné en Afrique du Sud, avant de retourner à la télévision britannique (« Space 1999 », « New Avengers »,..) puis de s’aventurer de l’autre côté de l’Atlantique (« Love Boat », « V », « Magnum »,…).

Le film est produit par Tigon British Film Productions, qui depuis la fin des années 60 avec notamment le classique « Witchfinder General » (1968) mettait à mal l’hégémonie de la Hammer sur l’horreur british. Du coup Tigon va titiller la censure britanniques qui limitera dans un premier temps la sortie en salles à quelques salles à Londres avant d’approuver une version censurée.

En France, le film serait sorti en salles sous le nom « Les collines du plaisir » (!) puis en vidéo sous le nom de « La beauté du mal ». Les québécois ont été plus raisonnables en optant pour une traduction littérale « La sorcière vierge ».

DVD zone 2 UK. Studio Odeon Entertainment Ltd – collection The Best of British (2011). Version originale sans sous-titres