Horreur:
Geneviève Jolliffe et Chris Jones

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4
On 26 décembre 2022
Last modified:26 décembre 2022

Summary:

Quand un poltergeist s'installe dans un appartement HLM vétuste de Glasgow. Un mélange ambitieux et réussit entre cauchemar social urbain et événements paranormaux. 

Quand un poltergeist s’installe dans un appartement HLM vétuste de Glasgow. Un mélange ambitieux et réussit entre cauchemar social urbain et événements paranormaux. 

Urban Ghost Story (1998)

Réalisé par Geneviève Jolliffe

Ecrit par Geneviève Jolliffe et Chris Jones

Avec Heather Ann Foster, Stephanie Buttle, Jason Connery, James Cosmo, Billy Boyd,…

Directeur de la photographie : Jon Walker / Production design : Simon Pickup / Montage : Eddie Hamilton / Musique : Rupert Gregson-Williams

Produit par Chris Jones

Tourné aux studios d’Ealing (Londres) et à Glasgow

Horreur / Drame

UK

Lizzie (Heather Ann Foster), 12 ans, habite avec sa mère Kate (Stephanie Buttle), ancienne droguée, et son petit frère dans un HML vétuste à Glasgow. Lords d’une escapade dans une voiture volée avec son copain, ce dernier meurt et Lizzie elle-même revient à la vie après quelques minutes de mort. Depuis, Lizzie et sa famille sont témoins d’événements paranormaux dans leur appartement. Mais personne ne les prend au sérieux. Kate fait alors appel à un journaliste local, John, (Jason Connery), pour tenter de sonner l’alarme. Mais tout le monde doute de leur histoire, et les services sociaux menacent de prendre les enfants.

« Urban Ghost Story » tire les histoires de fantômes et de poltergeist de leurs lieux de prédilection (pavillon de banlieue, maison gothique isolée,…) pour les téléporter dans une tour HLM, avec le contexte social qui va avec. La réalité sociale décrite (drogue, alcool, vétusté, familles mono-parentales…) tout comme la photographie, avec sa dominante verte, donnent un aspect très glauque à la réalité urbaine montrée à l’écran. On pense aux Ken Loach les plus sombres et pessimistes ou encore à « Ratcatcher » (1999) qui décrit pourtant un Glasgow vingt ans plus tôt dans les années 70.

Dans ce contexte de banlieue urbaine pauvre et glauque qui n’a pas besoin de l’aide des forces paranormales pour être cauchemardesque, un poltergeist va pourtant surgir. Du moins c’est la certitude que va avoir la mère de Lizzie. Mais malgré ses tentatives pour qu’on prenne la situation au sérieux en ayant recours à un journaliste ou à des spécialistes du paranormal, la situation va se retourner contre elle. Chaque intervenant à son propre agenda, dont le journaliste John Fox qui, s’il s’immisce dans l’intimité de la famille, mais qui in fine est plus intéressé par son papier, et comment le rendre encore plus impressionnant (quitte à tricher) que du bien être de Lizzie. Cette dernière semble aller de plus en plus mal, rongée par la culpabilité d’avoir survécu à un accident qui a causé la mort de son petit ami.

Les co-scénaristes, et respectivement réalisatrice et producteur du film, Geneviève Jolliffe et Chris Jones, s’inspirent d’un cas célèbre de poltergeist qui a traumatisé une famille dans la banlieue de Londres à Enfield entre 1977 et 79. Fait divers qui a récemment été le sujet du film américain « The Conjuring 2 » (2016)

L’ambiance, qui s’appuie à la fois sur une horreur sociale et paranormale, fonctionne bien. D’autant que le casting est réussi : que ce soit Jason Connery (le fils de) dans le rôle du journaliste,  Stephanie Buttle dans le rôle de la mère et surtout Heather Ann Foster qui à 14 ans, pour sa première expérience devant l’écran, porte le film sur ses épaules. Une jolie performance qui fait regretter qu’elle n’ait pas persévéré.

Les effets horrifiques sont plutôt modestes (bruits incongrus et meubles qui bougent) mais le film est plus fort dans l’ambiance globale qu’elle crée plutôt que dans une succession de jumpscares. Malgré tout, et malgré son micro budget, l’appartement a été reconstitué avec efficacité dans un studio, et les deux scènes les plus impressionnantes du film (la chute et le crash) sont très réussis.

Geneviève Jolliffe et Chris Jones avaient déjà collaboré sur les thrillers « The Runner » (1994) et « White Angel » (1996) sur lesquels Jolliffe avaient participé au scénario et à la production. C’était son premier film en tant que réalisatrice, et il est plutôt bien maitrisé. Malheureusement, depuis, elle n’a pas encore réitéré.

Jollife et Jones sont également les co-auteurs de plusieurs livres sur le cinéma guerilla (une méthode de production qui consiste à tourner des films les plus pros possibles avec très peu voire sans budget).

DVD zone 2 UK. Studio ILC Ltd (2002). Version originale sans sous-titres. Bonus : making of, documentaire sur le cas Enfield, scènes coupées, commentaire audio de Jolliffe et Jones…