Premier film à être tourné dans le métro londonien, « Underground » passe de la romance au thriller sous la réalisation inspirée d’Anthony Asquith
Underground (1928)
Ecrit et réalisé par Anthony Asquith
Avec Brian Aherne, Elissa Landi, Cyril McLaglen, Norah Baring, …
Directeur de la photographie : Stanley Rodwell / Direction aristique : Ian Campbell Gray
Produit pour la British Instructional Films (BIF)
Drame / Romance / Thriller
84mn
UK
« Bert (Cyril McLaglen), qui travaille comme électricien pour le métro, fait la connaissance, dans une rame, de la séduisante Nell (Elissa Landi), vendeuse dans un grand magasin. Il lui fait la cour et décide de se séparer de sa copine Kate (Norah Baring), une petite modiste qui habite dans son immeuble. Mais Nell rencontre Bill (Brian Aherne) qui oeuvre aussi dans le métro, comme contrôleur et en tombe amoureuse. Une rixe dans un bistrot entre Bill et Bert, provoque une incommensurable haine de ce dernier qui va mettre en place une machiavélique vengeance »
« Underground » est le premier film en solo d’Anthony Asquith alors âgé de 28 ans, tourné un an après « Shooting stars » co-réalisé avec A.V. Bramble. Asquith en signe également le scénario. Si l’intrigue est simple (un triangle amoureux qui tourne forcément mal), la proposition du film de raconter une romance entre des Londoniens comme les autres qui se rencontrent dans le métro, est nettement plus originale. Et l’exécution convaincante alors que le film change de ton en cours de route, passant de la romance au drame en finissant sur un thriller.
Asquith filme le métro en condition réelle, non en reconstitution studio, et livre des scènes de vie qui fleurent bon le vécu pour tout habitué des transports en commun, même près d’un siècle plus tard. C’était la première fois qu’on filmait le métro britannique dans une fiction même si en 1928 cela faisait déjà 45 ans que le métro rythmait la vie des Londoniens.
Asquith filme avec ingéniosité les scènes de vie dans le métro ou les scènes de combat dans le pub comme celles de poursuite (dans la dernière partie). Il utilise les techniques visuelles dans un souci narratif.
Malgré le poids des années sur ses épaules quasi centenaires, « Underground » garde une certaine originalité, une dose de fraîcheur tant au niveau du ton que de l’exécution.
Les quatre acteurs livrent des prestations convaincantes avec un petit coup de coeur pour Elissa Landi, une jolie et talentueuse vénitienne alors en début de carrière (c’est son deuxième film). Elle mourra beaucoup trop dôt d’un cancer à 43 ans en 1948, mais aura trouvé le temps de participer à 33 films des deux côtés de l’atlantique, de jouer au théâtre aux côtés de Laurence Olivier et sous la direction de Noel Coward et Lee Strasberg. En 1943, elle prend sa retraite en tant qu’actrice pour se consacrer à la littérature. Elle a écrit sept romans.
« Underground » est disponible dans un toujours très beau combo blu-ray/DVD du BFI, avec de nombreux bonus et une belle copie du film illustrée au choix d’une piste musicale de Neil Brand (assez classique mais pas désagréable) ou d’une piste plus conceptuelle où Chris Watson donne vie à ce qui habituellement constitue seulement le fonds sonore de chaque scène (le bruit des rames et le brouhaha des personnes qui parlent dans le métro par exemple). Deux approches radicalement différentes mais complémentaires.
Combo Blu-ray DVD UK. Studio BFI. Livret 30 pages. Pistes musicale de Neil Brand ou piste sonore/musicale de Chris Watson. Cours métrages.