Une tentative, pas toujours convaincante mais plaisante, de remettre le gothique au goût des années 70 avec de la nudité et des giclées de sang !
Tower of Evil (1972)
(La tour du diable)
Réalisé par Jim O’Connolly
Ecrit par Jim O’Connolly d’après une histoire de George Baxt
Avec Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Dennis Price, Jack Watson, Derek Fowlds,…
Directeur de la photographie : Desmond Dickinson / Direction artistique : Disley Jones / Montage : Henry Richardson / Musique : Kenneth V. Jones
Produit par Richard Gordon pour Grenadier Film
Tourné aux studios Shepperton
Horreur
UK/USA
« Accostant Snape Island, un îlot au large de l’Écosse, deux pêcheurs découvrent les corps de trois jeunes gens sauvagement assassinés. Penny, l’unique survivante, dans un état second, tue l’un des pêcheurs. Admise dans un hôpital dans un état de choc, elle va raconter ce qu’elle a vu. Peu après, des archéologues débarquent sur l’îlot à la recherche de la tombe d’un roi phénicien… »
Un phare, situé sur une île rocailleuse, plongée dans la brume. Deux pécheurs se rendent dans ce sinistre endroit pour une raison mystérieuse. Sur place, ils tombent sur des cadavres mutilés et dénudés de jeunes gens. La seule survivante, et suspecte du massacre pour ce qui concerne les autorités, a perdu la tête et n’est capable de raconter les événements que sous l’effet de drogues et par bribes (les événements sur l’île ayant précédé le massacre nous sont montrés en flashback).
Pendant ce temps, un archéologue (Dennis Price), fasciné par la découverte d’une lance rituelle d’origine phénicienne qui a servi d’arme du crime sur l’île, envoie une expédition sur place. Notre équipe d’experts, réunie par l’archéologue, sont convaincus qu’un navire a dû s’échouer sur l’ile il y a 3000 ans et qu’elle pourrait bien accueillir un lieu de sépulture en hommage du Dieu Baal. Mais ils vont vite se rendre compte qu’ils ne sont pas tout seuls sur l’île !
« Tower of Evil » est né de la rencontre entre le producteur Richard Gordon et l’écrivain américain George Baxte. Richard Gordon est un Anglais qui est parti après guerre faire carrière dans le cinéma outre-atlantiqueavec son frère Alex. Ce dernier, qui s’installe à Los Angeles, participera à l’aventure AIP (American International Pictures), tandis que Richard, basé à New York, se consacre à l’importation des fims tournés en Europe pour les distribuer aux Etats-Unis à et à l’exportation en Angleterre des séries B américaines. A partir de la fin des années 50, il se met à produire des séries B et Z, surtout horrifiques, en Angleterre.
Baxt vient avec l’idée générale du film. Gordon accepte le pitch et paie l’écriture du scénario 5.000 dollars. Six mois plus tard, Baxt rend sa copie. Mais Gordon n’est pas content du résultat qui baigne dans l’humour et le second degré. C’est la rencontre de Ricahrd Gordon avec le natif de Birmingham Jim O’Connolly qui sauvera le projet. Ce dernier, qui a déjà une belle carrière en tant que producteur, scénariste et plus occasionnellement réalisateur, récrira complètement le scénario.
Le résultat est une série B horrifique sympathique, au scénario pas toujours très cohérent, qui comme beaucoup d’autres au début des années 70, essaie de dépoussiérer l’horreur gothique qui a triomphé à la fin des années 50 grâce à la Hammer. Ce qui se traduit ici par des giclées généreuses de sang mais surtout par la nudité de jeunes éphèbes et jolies demoiselles ! Quand de jeunes Américains hippies et fans de jazz débarquent sur une île qu’ils croient déserte, ils décident de passer leur temps dénudés. La logique est implacable. C’est en tout cas commercialement dans l’air du temps, puisqu’on est en pleine vogue de films de sexploitation, des films de séries Z qui, sous la forme de faux documentaires ou comédies, cherchent surtout à montrer des jolis corps dénudés. L’un des jeunes « Américains » du film, en fait le très Anglais et chevelu Robin Askwith va ainsi devenir en 1974 une star du genre avec le triomphe de « Confessions of a Window Cleaner » de Val Guest.
Le film est entièrement tourné aux studios Sheperton, sauf pour une scène, et ça se voit. Mais la photo du vétéran Desmond Dickinson fait des miracles pour rendre les artifices supportables. Le DVD d’Artus Films ne lui rend malheureusement pas hommage, et nous propose une piètre qualité avec pas mal de scintillements et d’images qui sautent (apparemment à cause d’un problème de compression). C’est assez incompréhensible de la part de cet éditeur qui nous a habitué à beaucoup mieux !
En bonus, vous trouverez en tout cas une interview intéressante et très documentée d’Eric Peretti.
DVD zone 2 FR. Studio Artus Films (2016). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : interview d’Eric Peretti (25mn)
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