Heureusement qu’il y a Michelle Yeoh, car sinon cet opus de 007 propose l’un des pires scénarios de la franchise, à la la limite du parodique mais sans humour et moyennement divertissant

Tomorrow Never Dies (1997)

(Demain ne meurt jamais)

Réalisé par Roger Spottiswoode

Ecrit par Bruce Feirstein d’après Ian Fleming

Avec Pierce Brosnan, Jonathan Pryce, Michelle Yeoh, Teri Hatcher, Ricky Jay, Götz Otto, Joe Don Baker, Judi Dench,…

Direction de la photographie : Robert Elswit / Production design : Allan Cameron / Montage : Michel Arcand et Dominique Fortin / Musique : David Arnold

Produit par Barbara Broccoli et Michael G. Wilson

Aventures / Thriller

UK / USA

Après l’arrivée réussie de Pierce Brosnan dans le costume de 007 deux ans plus tôt, on pouvait attendre avec optimisme la suite. Le scénario est cette fois-ci signée par l’Américain Bruce Feirstein  (co-scénariste du précédent opus) et la réalisation est confiée au Canadien Roger Spottiswoode qui avait une filmographie assez dense dont on retiendra surtout le thriller « Shoot to Kill » (1989) et le drame de guerre « Under Fire » (1983).

Le casting est très alléchant avec l’Anglais Jonathan Pryce (l’inoubliable Sam Lowry dans « Brazil« ) dans le rôle du méchant, un magna de la presse, caricature à peine cachée de figures comme Robert Maxwell et Rupert Murdoch.

Côté James Bond Girl, on a droit un bref passage de l’Américaine Teri Hatcher, à l’époque surtout connue pour sa participation à la série « Lois & Clark » (1993-97) et au film « Tango & Cash » (1989).  Mais surtout, on a la malaisienne Michelle Yeoh, qui allait rapidement devenir la star internationale que l’on connait, mais qui tourne ici son premier grand rôle dans un film international.

C’est donc parti pour une nouvelle aventure de James Bond  ! Il devra ici déjouer les plans d’Elliot Carver (Sam Lowry) qui veut dominer l’information mondiale et s’implanter durablement dans le marché chinois. Pour ce faire, il a la bonne idée de créer de toutes pièces un conflit entre la Grande Bretagne et la Chine. Evénement qu’il va bien entendu pouvoir anticiper puisque c’est lui qui en est à l’origine.

Heureusement, dans cette cour contre la montre pour éviter une troisième guerre mondiale, Bond va pourvoir compter sur la collaboration de l’agent chinois Wai Lin (Michelle Yeoh).

Une relation assez rare d’égale à égale entre l’agent 007 et sa James Bond Girl attitrée. Et l’alchimie entre les deux acteurs et leurs personnages respectifs fonctionne très bien. Et on a droit au schéma typique et sans surprise des deux « buddies » qui entament une relation difficile voire hostile avant de tomber dans les bras l’un de l’autre.

Et là on voit pourquoi les producteurs ont recruté Roger Spottiswood pour cet épisode. Le réalisateur canadien est un spécialiste des Buddy Movies  qui a co-signé le scénario du classique du genre « 48 hours » (1982) et qui en a réalisé une poignée : « Turner & Hooch » (1989), « Air America (1991),… Un pari à la fois logique et peu risqué.

Côté cascades, on retiendra surtout le pilotage par James Bond de sa BMW via une télécommande alors qu’il est allongé sur la banquette arrière et la course poursuite ente Bond et Lin, menottés l’un à l’autre et chevauchant une moto (une BMW également) à travers les rues de Saigon.

« Tomorrow Never Dies » fait le job comme on dit, mais retombe dans les travers de la fin de l’époque Roger Moore et on a l’impression de voir une parodie avec son méchant grotesque et son plan qui l’est encore plus. Pauvre Jonathan Pryce. Mais vous auriez le faire jouer par le plus grand acteur au monde que ça n’aurait rien changé. D’ailleurs le rôle était initialement prévu pour Anthony Hopkins qui s’est rapidement éclipsé du tournage en voyant que le scénario n’était pas fini. Et c’est bien le problème. Le scénario n’est pas bon et à part la relation entre Bond et Lin (très classique mais qui fonctionne bien), le reste est bon à jeter. Si le script est crédité à Bruce Feirstein, il aurait été amendé substantiellement par plusieurs scénaristes sous l’impulsion de Spottiswoode.

Quitte à voir une parodie officielle de James Bond, je vous conseille le grand n’importe quoi de « A View to a Kill » (1985) avec Roger Moore. C’est bien plus divertissant !