Un film de serial killer original qui suit un jeune homme fasciné par le poison et ses effets sur ses victimes. Avec une touche d’humour noir glaçante !
The Young Poisonner’s Handbook (1995)
(Le manuel d’un jeune empoisonneur)
Réalisé par Benjamin Ross
Ecrit par Jeff Rawle et Benjamin Ross
Avec Hugh O’Conor, Antony Sher, Roger Lloyd Pack,…
Direction de la photographie : Hubert Taczanowski / Production design : Maria Djurkovic / Montage : Anne Sopel / Musique : Rob Lane & Frank Strobel
Produit par Sam Taylor
Crime / Comédie noire
UK / Allemagne / France
« The Young Poisonner’s Handbook » est un film inspiré d’un personnage réel, Graham Young, un serial killer britannique qui empoisonnait ses victimes. Il a commencé ses essais sur le poison à l’âge de 14 ans en 1961 et un an plus tard sa belle-mère Molly meurt et sa soeur comme son père ont des problèmes de santé. Le doute commence à s’installer chez ses proches… Je ne vais en vous dire trop sur le destin de Young puisque ça vous spoilerait le film qui, même s’il prend des libertés avec les faits (notamment sur sa mort), suit en gros son parcours criminel d’assez prêt.
Young est interprété par l’acteur irlandais Hugh O’Conor, alors âgé de 20 ans. Son physique lui permet de rester relativement convaincant tout au long du film alors que le film débute alors qu’il est adolescent. O’Conor avait déjà une solide expérience avec « Lamb » (1985), « My Left Foot » (1989) ou encore « The Three Musketeers » (1993). Il est ici parfait d’inhumanité dans le rôle du serial killer empoisonneur.
« The Young Poisonner’s Handbook » a une ambiance macabre avec des soupçons de comédie noire. Young réalise un peu quelque part le rêve de tout ado en colère contre ceux qui l’entourent : se débarrasser de ceux qui le gêne de la façon la plus indécelable possible. Mais les motifs de Young sont-ils si simples ? C’est un individu, apparemment amoral, fasciné par la chimie qui prend un plaisir maladif, obsessionnel à faire des tests grandeur nature pour ses expérimentations (et à suivre les effets sur ses victimes). Bref, est-il mené par la volonté de tuer ou par la volonté d’expérimenter ?
Sa méthode d’empoisonnement est en tout cas un crime contre le mode de vie britannique, car il avait pour habitude de glisser le poison dans les tasses de thé, ce qui lui vaudra le surnom du » Teacup Poisoner ».
Le réalisateur et co-scénariste Benjamin Ross signe un premier fim réussi. Les années 60 et 70 (où Young a été actif) sont bien retranscrites, non sans une pointe d’ironie (la beaufitude du monde qui l’entoure créé une certaine distance entre lui et ses parents ou collègues), malgré des limitations budgétaires évidentes (qui fait qu’on voit essentiellement des intérieurs).
Depuis Benjamin Ross se consacre à la télévision. Il avait ainsi signé en 1999 le téléfilm remarqué « RKO 281 » (« Citizen Welles » en France) sur la conception de « Citizen Kane ». Plus récemment, il a co-créé pour ITV la série « The Frankenstein Chronicles » (deux saisons en 2015 et 2017) dont il a réalisé également six épisodes.
Actuellement (avril 2019) il semble qu’on ne puisse trouver « The Young Poisonner’s Handbook » qu’en DVD US, c’est dommage.