Un grand classique parmi les films de mercenaires avec un casting en béton armé. Violent et pessimiste avec des personnages bien posés

The Wild Geese (1978)

(Les oies sauvages)

Réalisé par Andrew V. McLaglen

Ecrit par Reginald Rose d’après le roman de Daniel Carney

Avec Richard Burton, Roger Moore, Richard Harris, Jack Watson, Stewart Granger, Winston Ntshona, Barry Foster, Hardy Krüger, Kenneth Griffith, Frank Finlay,…

Direction de la photographie : Jack Hildyard / Production design : Syd Cain / Direction artistique : Bob Bell / Montage : John Glen / Musique : Roy Budd

Produit par Erwin C. Dietrich et Euan Lloyd

Guerre

134mn

UK / Suisse

Sir Edward Matherson (Stewart Granger) est un riche banquier londonien qui a investi dans les mines de cuivre dans un pays d’Afrique Australe. Mais quand le nouveau dictateur en place veut nationaliser ces mines, il décide de recruter un mercenaire réputé, le colonel Allen Faulkner (Richard Burton). Le but est de libérer le président destitué Lumbani (Winston Ntshona) afin de le remettre au pouvoir. Faulkner accepte mais à ses conditions. D’abord financières et à condition qu’il peut recruter ses hommes de confiance, notamment le capitaine Raef Janders (Richard Harris) et le lieutenant Shawn Finn (Roger Moore). Mais ce qui aurait dû être une mission bien menée tourne au drame quand Matherson lâche Faulkner sur le terrain après avoir conclu un accord avec le dictateur.

« The Wild Geese » est le projet du producteur britannique Euan Lloyd, formé notamment auprès des géants américains Sam Goldwin et Carl Foreman. Rêvant de faire un film bourré de stars avec au moins quatre rôles d’envergure, il tombe amoureux du livre de Daniel Carney, fils d’un diplomate britannique vivant à Salisbury en Rhodésie (aujourd’hui rebaptisé Harare, capitale du Zimbabwe).

Cette histoire de mercenaires britanniques, envoyés par un banquier, pour libérer un politique africain (évidemment pour des raisons de gros sous) est inspiré du destin tragique du politicien congolais Moïse Tshombe, qui bénéficia un temps du support du mercenaire britannique le colonel « Mad Mike » Hoare (qui lui a servit de modèle au personnage incarné par Richard Burton et a été engagé sur « The Wild Geese » comme conseiller technique, s’occupant notamment de l’entrainement des acteurs pour en faire des mercenaires crédibles !).

Le tournage a eu lieu dans la région de Transvaal (au nord ouest de l’Afrique du Sud), seul endroit d’Afrique noire qui d’après le producteur garantissait alors suffisamment de stabilité pour le tournage d’une grosse production avec plus de 300 personnes.

Le résultat est l’un des films de mercenaires qui reste encore aujourd’hui l’un des plus connus du genre. Le réalisateur anglais Andrew V. McLaglen a grandi aux USA (son père acteur Victor s’y étant installé depuis le milieu des années 20) et était un spécialiste de films sévèrement burnés (western, aventures, guerre) qui a notamment tourné plusieurs fois avec John Wayne. Il est ici à son aise.

Le scénario est efficace, montrant assez bien les dégâts post ère coloniale où les anciens « maitres » continuent à jouer avec leurs pions sur place à coups de dollars. Les mercenaires ne sont pas idéalisés (ils sont là pour l’argent et sont prêts à tuer) mais sont juste des instruments. Reste un petit espoir incarné par le personnage du politicien africain démocrate sauvé des griffes du dictateur par nos mercenaires et qui plaide pour la réconciliation avec le barbouze sud africain et raciste joué par l’Allemand Hardy Krüger, finissant par emporter la sympathie des hommes venus le secourir.

Mais « The Wild Geese » reste un film dur et pessimiste. C’est un fil de guerre où les morts ne se comptent plus et où la morale est étouffée à coup de petits billets verts.

Le producteur a réussi à entrainer dans son aventure un casting en béton armé avec dans les rôles principaux Richard Burton, Roger Moore, Richard Harris et Stewart Granger, sans compter une myriade de figures connues pour les seconds rôles. Cela reste le principal argument du film. Le making-of ne s’y trompe en adoptant le titre de « Star’s War » (la guerre des stars). Il faut dire que l’une des réussites du film est de donner de l’espace à ses différents personnages, leur donnant un background assez détaillé.

Le producteur Euan Lloyd remettra les couverts deux ans plus tard avec une formule très proche dans « The Sea Wolves » (1980). En 1985, il ne pourra pas s’empêcher de produire une suite « The Wild Geese II » mais qui ne rencontrera pas le même succès.

A noter que le blu-ray édité Movinside compte des bonus intéressants dont le making-of et un portrait détaillé du producteur Euan Lloyd.

Blu-ray/DVD FR. Studio Movinside (2017). Bonus : « L’envol des Oies sauvages » : Making of (24’51 » – VOST), ‘Euan Lloyd, le dernier des gentlemen producteurs’ (37’24 » – VO), La première des Oies sauvages (7’24 » – VOST) Bande-annonce (VO)