Un scénario bourré d’incohérences plombe le film à peine sauvé du naufrage par la réalisation de Lawrence Huntington et l’interprétation de James Mason.
The Upturned Glass (1947)
(La vengeance du docteur Joyce)
Réalisé par Lawrence Huntington
Ecrit par John Monaghan et Pamela Mason
Avec James Mason, Rosamund John, Pamela Mason,…
Directeur de la photographie : Reginald H. Wyer
Produit par Sydney Box et James Mason
Thriller / mélodrame
90 mn
UK
Le neurochirugien Michael Joyce (James Mason) donne des cours de criminologie. Lors d’une démonstration, il donne l’exemple d’un crime commis par un homme qu’il considère sain d’esprit.
« The Upturned glass » est l’oeuvre de deux acteurs qui font ici leurs débuts en tant que scénaristes : John Monaghan et Pamela Mason (alors femme de James qui joue le rôle principal et également co-produit le film). Cette inexpérience se voit malheureusement à l’écran. La construction du film est complètement bancale et le scénario bourré d’incohérences.
« The Upturned glass » commence ainsi sur la narration, à gros coups de flashback, du Dr Joyce qui raconte un crime durant un cours de… criminologie ! Au-delà de la question de savoir pourquoi un neurochirugien donnerait des cours de criminologie, le pire est qu’il raconte, en prétendant que ce n’est pas lui, l’histoire d’un neurochirurgien qui s’éprend de la mère d’une jeune patiente et, suite à la mort de la mère en question avec qui il avait une (chaste) liaison, se venge en tuant la belle-soeur de celle-ci qu’il estime coupable. A la fin de la conférence, il explique même à un étudiant inquisiteur que c’est l’histoire d’un patient ! A la limite on pourrait se dire que le criminologue et le neurochirurgien sont deux personnes différentes, mais le Joyce criminologue opère une jeune fille dans le dernier tiers du film (celui qui se déroule dans le présent).
La narration en flashback a en plus le défaut de durer les deux premiers tiers du film et passe beaucoup de temps à établir la relation amoureuse entre Joyce et la mère en question. Sans parler de l’usage abondant, et souvent inutile, de la voix off. Bref, c’est assez indigeste.
Le dernier tiers est nettement plus intéressant quand on se rend compte que la vengeance n’a pas encore été consommée. Mais tout le film nage dans une telle incohérence scénaristique qu’il est difficile même d’apprécier ce dernier tiers malgré une confrontation intéressante avec un vieux docteur et le questionnement de Joyce sur sa propre santé mentale.
Le film est sauvé du désastre par la réalisation compétente de Lawrence Huntington et l’interprétation de James Mason. La co-scénariste Pamela Mason (qui reprend au générique le nom de son ex mari Roy Kellino) est également très convenable dans le rôle de la belle-soeur cupide et considérée par Joyce comme étant la responsable de la mort de la femme qu’il aimait.
Mais il ne fait guère de doute que le script aurait mérité un intense travail de ré-écriture et que le film n’existe finalement tel quel que grâce à la participation de James Mason. Un avis extérieur au couple Mason aurait fait grand bien à « The Upturned glass » et lui aurait évité le ridicule.
[xrr rating=4/10]
Disponible dan le coffret DVD « Classic British Thrillers » (zone 1)