Un film d’aventures exotiques avec une bonne dose de sadisme. Une autre des spécialités de la Hammer.

StranglersOfBombay

The Stranglers of Bombay (1959)

(Les étrangleurs de Bombay)

Réalisé par Terence Fisher

Ecrit par David Zelag Goodman

Avec Guy Rolfe, Allan Cuthbertson, Andrew Cruickshank, George Pastell, Marie Devereux,…

Directeur de la photographie : Arthur Grant

Musique : James Bernard

Produit par Anthony Hinds pour Hammer Film Productions

Aventures

89mn

UK

Quelque part en Inde au XIXe siècle, des commerçants travaillant pour la British East India Company se plaignent de la disparition régulière des caravanes. L’armée sensée les protéger n’arrive pas à endiguer le fléau et le mécontentement enfle. Le capitaine Harry Lewis (Guy Rolfe) pour sa part souhaite enquêter sur les disparitions, mais sa hiérarchie s’y oppose.

TheStranglersOfBombayRéalisé en 1959, alors que la Hammer commençait à triompher grâce au filon de l’horreur gothique, « The Stranglers of Bombay » s’inscrit dans une autre thématique chère au studio, le film d’aventures exotique avec son lot de sadisme et de jolies poitrines (ici celle de Marie Devereux dont les apparitions à l’écran auraient été réduites à l’écran dans les versions US et UK).

Dans « The Stranglers of Bombay » un culte d’étrangleurs admirateurs de la déesse Kali sème la terreur. Ici les Indiens subissent un traitement similaire à celui réservé aux noirs Africains dans les films des années 40-50. La population indigène y est montrée assez pathétique et surtout cachant en son sein des cultes horribles et barbares de la pire espèce.

« The Stranglers of Bombay » (à noter que l’action ne se situe nullement dans la fameuse et gigantesque ville indienne !)  se permet quelques piques envers les britanniques condescendants et un système de commerce largement au services des britanniques.  Parmi les méchants du film, on trouve ainsi le personnage suffisant de l’officier Christopher Connaught-Smith (Allan Cuthbertson), fils de bonne famille et incompétent, qui est en charge de l’enquête pour la seule raison qu’il est le fils d’un ami du responsable du régiment.

Mais on est quand même dans un film typique de l’époque, et on nous fait bien comprendre que si l’empire britannique a fait une chose de bien pour l’Inde, c’est de la débarrasser de ces meurtriers ! En tout cas il faut noter que les étrangleurs (les Thuggee) ont bien existé et qu’en effet les Britanniques ont joué un rôle important dans leur éradication.

Le film reste une production à petit budget. Si le réalisateur vedette du studio Terence Fisher est aux commandes (l’un de ses quatre films sortis en 1959), il n’y a pas de vedettes au générique (même si Guy Rolfe bénéficiait d’une certaine reconnaissance, il se fera surtout un nom dans les années 60) et nous avons affaire à une (très belle) production en noir et blanc (pas de Technicolor flamboyant, pourtant une spécialité de la Hammer) !

Le New yorkais David Zelag Goodman faisait ici ses débuts en tant que scénariste. C’est le seul scénario qu’il signera pour la Hammer. Il connaitra le succès dans les années 70 avec « Strawdogs » (les chiens de paille, 1971), « Logan’s Run » (L’âge de cristal, 1976), «  »Farewell, My Lovely » (Adieu ma jolie, 1975) ou encore « Eyes of Laura Mars » (les yeux de Laura Mars, 1978).

Le plus gros défaut du film ressort du fait qu’on ne peut s’empêcher de penser que le scénario comme la production ont été un peu précipités. Un manque d’attention qui se fait cruellement sentir.

Pour la petite histoire, il parait que le film aurait influencé Steven Spielberg pour son « Indiana Jones and the temple of doom » (1984).

Coffret DVD zone 1 « Icons of Adventure ». Studio Sony Pictures. 2008. Version originale avec des sous titres français.