Un excellent polar crépusculaire des années 70 avec un casting d’enfer, Stacy Keach et Carol White en tête
The Squeeze (1977)
(Le piège infernal)
Réalisé par Michael Apted
Ecrit par Leon Griffiths d’après le roman de James Tucker
Avec Stacy Keach, Carol White, David Hemmings, Edward Fox, Stephen Boyd, Freddie Starr,…
Directeur de la photographie : Dennis C. Lewiston
Musique : David Hentschel
Produit par Stanley O’Toole pour Martinat Productions Limited, Warner Bros.
Crime / Thriller
104 mn
UK
Jim Naboth (Stacy Keach) est un ex-policier qui a tout perdu à cause de son alcoolisme et élève seul, tant bien que mal, ses deux jeunes fils. Loque humaine, il est contacté par Foreamn (Edward Fox), le nouveau richissime mari de son ex-femme Jill (Carol White) car elle a été kidnappée.
« The Squeeze » est un de ces polars étonnants qu’a produit le Royaume-Uni pendant les années 70. Brutaux, stylisés, ils valent souvent le coup d’oeil même si aujourd’hui à part « Get Carter« , ils sont tous plus ou moins tombés dans l’oubli (« Sitting target« , « Villain« ,…).
Et « The Squeeze », bien que plus tardif (les trois précédents films mentionnés sont sortis au tout début des années 70), ne mérite sûrement pas un tel oubli. Il est disponible aujourd’hui seulement dans la collection Warner Archives (tout comme « Sitting Target ») et peut être vu à l’occasion de rediffusions sur TCM.
Véritable plongée dans les bas-fonds londoniens (on y voit notamment un Notting Hill qui n’a rien à voir avec celui qu’on nous montrera 20 ans plus tard dans la fameuse comédie romantique « Coup de foudre… »), « The Squeeze » bénéficie d’une mise en scène extrêmement compétente de Michael Apted. Et il est servi par un casting pour le moins exceptionnel. On retrouve ainsi aux côtés de l’acteur américain Stacy Keach des figures incontournables du cinéma british de Carol White (dans un registre bien différent des rôles qu’elle a interprétés pour Ken Loach notamment dans le mythique « Cathy Come Home« ) à Edward Fox en passant par Stephen Boyd et David Hemmings dans le rôle des méchants.
Les personnages sont bien construits et, pour la plupart, minables et vicieux à souhait (ah les années 70 !), le suspense bien présent,… et la fin sonne comme une rédemption bienvenue (une fois n’est pas coutume !).
Mais parlons un peu du personnage central. Jim Naboth est une loque humaine, un ex-flic qui a sombré dans l’alcoolisme (le film s’ouvre par une scène où il s’effondre sur l’escalator du métro avant d’être conduit en cure de désintoxication). L’enlèvement de son ex femme va le faire redresser la tête quelques instants mais il faudra toute la patience de son ami et ex-collègue pour le faire remonter à la surface chaque fois qu’il repart se noyer dans l’alcool. « The Squeeze » est autant l’histoire des hauts et des bas d’un alcoolique, de la honte qu’il éprouve devant son fils témoin de ses failles, qu’un thriller violent sur un kidnapping. Deux violences extrêmes l’une face à l’autre, celle faite à soi-même et celle faite à un autre.
Au-delà de la réalisation d’Apted et de la mise en images de Dennis C. Lewiston, la musique omniprésente de David Hentschel (célèbre producteur et ingénieur du son qui a travaillé pour les plus grands) colle également parfaitement à l’atmosphère lourde de « The Squeeze ».
Bref on n’est pas loin du sans faute – en fait certaines séquences sont quand même tirées un peu par les cheveux – mais bon on peut pardonner ce petit écart à un film qui a un sacré caractère.
MAJ (avril 2018) : Malheureusement, pour l’instant, le film n’est toujours disponible qu’en DVD US (collection Warner Archives) et italien. C’est fort dommage…
DVD Warner Archives. Zone 1. Version originale sans sous-titres.
DVD zone 2 (Italie). Version originale avec sous-titres italiens et version italienne.