Review of: The Shout
Drame fantastique:
Jerzy Skolimowski

Reviewed by:
Rating:
3
On 29 décembre 2014
Last modified:23 avril 2018

Summary:

Un duel psychologique qui vire vers le fantastique et l'abscons. Pas toujours facile à suivre malgré de belles prestations d'acteurs et un travail intéressant sur le son

Un duel psychologique qui vire vers le fantastique et l’abscons. Pas toujours facile à suivre malgré de belles prestations d’acteurs et un travail intéressant sur le son

TheShoot-1978

The Shout (1978)

(Le cri du sorcier)

Réalisé par Jerzy Skolimowski

Ecrit par Michael Austin et Jerzy Skolimowski d’après la nouvelle de Robert Graves

Avec Alan Bates, Susannah York, John Hurt, Tim Curry,…

Directeur de la photographie : Mike Molloy

Musique : Anthony Bank et Rupert Hine

Produit par Jeremy Thomas

86 mn

Drame / fantastique

UK

Lors d’un match de cricket dans une institution psychiatrique, un homme du nom de Crossley (Alan Bates) raconte à un visiteur l’écrivain Robert Graves (Tim Curry) l’histoire d’un mystérieux étranger qui répond également au nom de Crossley et s’impose dans la vie d’un musicien et de sa femme (John Hurt et Susannah York). L’étranger prétend connaître la magie et s’en sert pour dominer ses hôtes.

TheShout1978-affiche« The Shout » est le troisième film britannique du réalisateur polonais Jerzy Skolimowski après « Deep end » (1970) et « The Adventures of Gerard » (1970). On retrouve ici tout son talent visuel et de créateur d’ambiances (le travail sur le son est également remarquable). On n’est pas sans penser aux premiers Polanski, et on ne s’étonnera pas d’apprendre que Jerzy Skolimowski est l’auteur du scénario du premier film de Polanski « Le couteau dans l’eau » (1962).

L’originalité de « The Shout » vient en partie de l’importance centrale du son. Enveloppé dans une bande son très synthétique, passant par de longues séances de création sonore d’Anthony ou même via sa seconde activité d’organiste à l’église, jusqu’au cri mortel de Crossley, « The Shout » est un film sur et autour du pouvoir du son.

Pourtant, et malgré une belle reconnaissance critique (dont un grand prix au festival de Cannes), je ne crierai pas au chef d’oeuvre. Loin de là. Pour moi, dans « The Shout », le problème se situe au niveau de la construction narrative.

La construction du film est certes audacieuse mais vire vers l’abscons et parait assez inutile (je ne comprends pas trop l’intérêt de cette narration indirecte par Crossley). Car c’est bien là le défaut principal du film. « The Shout » est un film audacieux mais qui finit par tourner à vide à force d’abstraction et qui perd trop de temps dans des séquences qui n’apportent rien à l’histoire. Le duel psychologique entre Crossley et son hôte Anthony (John Hurt) puise sa force dans la puissance de jeu des deux acteurs – mais ce duel reste trop superficiel (l’idée du cri est assez géniale mais ne me parait pas très bien exploitée). De plus, le personnage de la femme d’Anthony, Rachel (Suzannah York) qui se trouve projeté au milieu de cet affrontement est trop creux et n’est guère plus qu’une poupée de chiffon dans les mains de Crossley.

Le duel psychologique dans « The Shout » fait parfois penser à celui d’autres films comme « The Servant » de Losey ou « Cul de sac » de Polanski, des films également formellement très puissants mais à la construction bien plus réussie et où finalement la forme n’étouffe pas complètement le fond comme ici.

« The Shout » reste une jolie curiosité très typique de son époque. Il a une audace formelle très seventies mais du coup l’appréciation de chacun dépendra de sa réceptivité personnelle à l’exercice de style de Skolimowski.

DVD Zone 2 et Blu-ray FR. Studio Elephant Films. Version française et version originale sous titrée en français. Présentation exclusive du film par Jean-Pierre Dionnet