Une  romance cruelle portée par Anna Todd, éblouissante, et James Mason toujours à l’aise en salaud torturé

The Seventh Veil

The Seventh Veil  (1945)

(Le septième voile)

Réalisé par Compton Bennett

Ecrit par Muriel et Sydney Box

Avec James Mason, Ann Todd, Herbert Lom, Hugh McDermott, Albert Lieven,…

Directeur de la photographie : Reginald H. Wyer

Produit par Sydney Box pour Ortus Films et Sydney Box Productions

Tourné aux Riverside Studios, Hammersmith

Drame / Romance

UK

Une jeune femme (Anne Todd) s’échappe d’un hôpital et tente de se suicider. Placée sous hypnose, elle raconte sa trajectoire et ses souffrances au Dr Larsen (Herber Lom) On apprend qu’il s’agit d’une célèbre pianiste qui vit sous le joug de son tuteur légal, Nicholas (James Mason).

the-seventh-veil1945« The Seventh Veil » est un mélodrame qui fait pensé aux Gainsborough melodramas dont la production a commencé en 43 et qui ont justement connu leur apogée dans l’immédiat après-guerre. Incidemment, on retrouve au casting James Mason qui était l’un des ténors de ces films et qui interprète encore ici le rôle d’un homme torturé et misanthrope qu’on aime détester.

Le film est écrit par les époux Sydney et Muriel Box et produit par Sidney Box. Il vaudra au couple un Oscar du meilleur scénario original.

Il faut dire que cette histoire est prenante. La première fois qu’on croise Francesca (Anne Todd), on ne sait rien d’elle. Elle s’échappe d’un hôpital et tente de se suicider. Visiblement traumatisée, elle reste muette. C’est un psychiatre (interprété par Herbert Lom) qui par l’hypnose arrivera à la faire parler. Le scénario utilise alors des flashbacks pour retracer l’histoire de Francesca. On découvre que Francesca est une orpheline qui s’est retrouvée adolescente sous la garde de Nicholas (James Mason), un cousin éloigné misanthrope. Ce dernier ne lui a montrée aucun signe d’affection, mais, à force de persuasion et de pression, l’a transformée en pianiste accompli. On le devine, la relation avec son bourreau va devenir compliquée alors que la jeune fille devient une femme et qu’elle rencontre d’autres hommes.

En tant que spectateur, on ne peut pas aimer la figure de Nicholas. Il est oppressant, cruel et dictatorial pour la jeune femme. On aimerait qu’elle s’échappe des griffes de ce monstre. Mais…

Le scénario est donc bien fichu même si on pourra lui reprocher sa confiance un peu aveugle dans les vertus de la psychanalyse. La fin est également frustrante car expédiée.

Compton Bennett signait ici sa première réalisation de long métrage après avoir notamment travaillé comme monteur et scénariste. Il tournera 14 films entre 1945 et 1957, date à la quelle il se tourne vers la télévision. S’il a fait sa carrière essentiellement en Grande Bretagne, sa réalisation la plus connue a été pour les Américains : « King Solomon’s Mines » avec Stewart Granger et Deborah Kerr.

Si « The Seventh Veil » peut compter sur le professionnalisme de James Mason, toujours excellent dans le rôle d’hommes sombres et violents, le film est porté par la performance d’Ann Todd. Pourtant ce n’était pas partie gagnée. Elle a déjà 36 ans alors qu’elle est censée incarner à l’écran une adolescente ! C’est limite bien sûr, mais pour autant la composition de Todd en jeune pianiste déstabilisée est remarquable.

Film au budget très serré, « The Seventh Veil » sera le plus gros succès du box office britannique en 1945. Suite au triomphe du film, Rank pensera logiquement à Sidney Box pour reprendre les rênes du studio Gainsborough. Mais c’est une autre histoire…

[xrr rating=7/10]

DVD zone 2 UK. Studio Screenbound (2010). Version originale sans sous-titres.