Un casse tourne mal. Malchance ou coup monté ? Quelques incohérences, mais des personnages et une ambiance sympathiques.
The Rise (2012)
(Wasteland)
Réalisé et écrit par Rowan Athale
Avec Luke Treadaway, Matthew Lewis, Vanessa Kirby, Iwan Rheon, Neil Maskell, Timothy Spall,…
Directeur de la photographie : Stuart Bentley
Produit par Ed Barratt et Gareth Pritchard
108 mn
Crime
UK
« Accusé d’avoir violemment agressé un homme d’affaire (Neil Maskell) et impliqué dans une tentative de braquage, Harvey Denton (Luke Treadaway) se retrouve en garde en vue. Ne niant rien de ce dont on l’accuse, il accepte de livrer sa version des faits au détective en charge de l’enquête (Timothy Spall). Son récit débute un mois plus tôt, quand il sortait tout juste d’un premier séjour derrière les barreaux et qu’il retrouvait les siens… »
Il s’agit du premier film de Rowan Athale. Ce dernier cite dans ses références le cinéma vérité, Shane Meadows (réalisateur de « This is England »)… mais également « Rocky » de Sylvester Stalonne. Un mélange original qui promet un film plus axé sur les personnages et leur histoire personnelle que sur une intrigue particulièrement bien construite.
De fait, film de braquage et de vengeance pas follement original (le pitch est très classique), « The Rise » vaut avant tout par son interprétation. Le quatuor de jeunes ratés est plutôt joliment interprété par de jeunes valeurs montantes du cinéma britannique (un peu trop BCBG pour leurs rôles mais bon…) et on sent surtout une vraie cohésion entre les membres du groupe (le réalisateur explique qu’il a laissé les acteurs improviser entre eux afin d’obtenir le meilleur résultat).
Pour les seconds rôles, Rowan Athale s’est assuré les services de valeurs sûres. Le méchant de service est interprété par un acteur habitué des rôles moralement ambigus Neil Maskell vu notamment chez Ben Wheatley (Kill List). Le détective est lui joué par un acteur chevronné vu aussi bien dans Harry Potter que chez Mike Leigh (Timothy Spall).
On découvre ce qui s’est passé au fil de l’histoire que veut bien raconter Harvey Denton au policier en face de lui. Les événements tragiques se résument-ils à un casse qui aurait mal tourné ? Le dernier quart d’heure du film propose de découvrir enfin la vraie version des faits.
C’est plutôt joliment construit mais cela tient moyennement debout (le film essaie d’être très malin, à l’image de son personnage central mais y arrive moyennement). J’avoue avoir trouvé le détective un peu trop compréhensif, sans que les raisons de la sympathie quasi immédiate qu’il éprouve pour le jeune inculpé (coupable idéal car sortant juste de prison et ayant commis son crime devant témoins) soient très claires. Je ne trouve pas non plus que le passage où Harvey dit la vérité soit très bien amené. Tout ça sent le montage scénaristique à plein nez (dommage pour un film qui dit s’inspirer du cinéma vérité).
L’environnement choisi, urbain et désenchanté (le film a été tourné à Leeds dans le nord de l’Angleterre) crédibilise en tout cas les personnages et donne à peu de frais un cadre socialement réaliste au film. On est loin du casse mondain à la « Ocean’s Eleven ». Pour autant « The Rise » ne tombe pas dans le glauque (le tout reste très propret) et traite ses personnages avec bienveillance. Ce qui finalement lui réussit plutôt bien.
[xrr rating=6/10]
DVD et Blu-ray Entertainment One. Zone 2 UK. Version originale avec sous-titres en anglais.