Chef d’oeuvre de cynisme. Peter Cook est impérial dans le rôle de Rimmer, un jeune loup aux dents longues qui vient de la pub et se lance dans la politique.

The Rise and Rise of Michael Rimmer (1970)

The rise and rise of Michael Rimmer (1970)

Réalisé par Kevin Billington

Avec Peter Cook, Delhom Elliot, John Cleese, Arthur Lowe, Harold Pinter,…

Ecrit par Peter Cook, John Cleese, Graham Chapman et Kevin Billington

Directeur de la photographie : Alex Thomson / Montage : Stan Hawkes / Direction artistique : Carmen Dillon / Musique : John Cameron

Porduit par Harry Fine et David Frost

Durée : 98 mn

Satire politique

UK

 

« The Rise and Rise of Michael Rimmer » est un film qu’il ne faut pas rater à plusieurs titres.

C’est tout d’abord une excellente satire du pouvoir à l’humour noir et offbeat qui regroupe un nombre impressionnant des plus grands talents humoristiques anglais des années 60 et 70.

A l’écriture on retrouve pas moins que Peter Cook ( l’un des plus plus grands comiques anglais de tous les temps) ainsi que John Cleese et Graham Chapman (qui allaient bientôt trouver la gloire grâce aux Monty Pythons).

Si l’ensemble du casting est impeccable, si Cleese et Chapman font des apparitions (discrète dans le cas de Chapman et un peu plus conséquente pour Cleese), la vraie star du film est Peter Cook. Juste impérial dans le rôle de Micheal Rimmer, un jeune loup aux dents longues qui prend les commandes d’une agence de publicité décatie gérée par un vieux schnock dépassé par les événements et incarné par l’inénarrable Arthur Lowe (célèbre pour son rôle dans la série culte Dad’s Army).

Rimmer transformera l’agence vieillotte en un modèle de modernisme en misant sur la seule vraie valeur qui fait tourner le monde: le sexe. Puis il se servira de sondages, dont il trafique les résultats, pour faire parler de son agence. Devenu star des médias, il fait un mariage d’intérêt avec une jeune blonde de bonne famille, s’en prend ensuite à la politique et porte les conservateurs au pouvoir avec des méthodes plus que douteuses. Avant de se débarrasser littéralement du Premier Ministre qu’il a aidé à faire élire.

Nommé Premier Ministre, Michael Rimmer décide de fonder une nouvelle démocratie, en impliquant la population dans tous les choix de gouvernement via des référendums quotidiens. Le peuple excédé finira par accorder tous les pouvoirs à Rimmer, juste pour ne plus avoir à s’exprimer sur tous les sujets. A la fin du film on voit notre Michael Rimmer défiler en voiture avec sa  jeune et jolie femme, et échapper miraculeusement à deux tentatives d’assassinat dans une mise en scène qui rappelle les derniers  moments de JFK. Le film se termine sur un gros plan de Michael Rimmer qui nous jette un regard glacial de vainqueur.

Produit par David Frost (très célèbre homme de télé anglaise qui a fait travailler tous ces jeunes comiques qui allaient atteindre des sommets dans la décennie à venir), le film est une satire du pouvoir à l’humour très noir.

La mise en scène pèche parfois par manque de rythme, mais globalement les nombreux clins d’oeil au téléspectateur, les acteurs impeccables, les décors très réussis, les dialogues merveilleux, participent à faire de « The Rise and rise of Michael Rimmer » l’un de ces films injustement oubliés qui méritent amplement une redécouverte.

DVD : Digital Classic DVD (2007). En anglais seulement, sans sous titres. Ce film n’est jamais sorti en France (sauf erreur de ma part). Supplément : le commentaire du réalisateur.