Review of: The Nest
Drame:
Sean Durkin

Reviewed by:
Rating:
3
On 15 mars 2021
Last modified:15 mars 2021

Summary:

Un drame sur les nouveaux riches, et leurs failles cachées, un peu trop prétentieux, mais qui bénéficie d'une belle photo et de formidables acteurs 

Un drame sur les nouveaux riches, et leurs failles cachées, un peu trop prétentieux, mais qui bénéficie d’une belle photo et de formidables acteurs 

The Nest (2020)

Ecrit et réalisé par Sean Durkin

Avec Jude Law, Carrie Coon, Oona Roche, Charlie Shotwell,…

Direction de la photographie : Mátyás Erdély / Production design : James Price / Montage : Matthew Hannam / Musique : Richard Reed Parry

Produit par Sean Durkin, Rose Garnett, Ed Guiney, Derrin Schlesinger, Christina Piovesan et Amy Jackson pour Element Pictures, BBC Films, Elevation Pictures

Drame

107mn

UK / Canada

Les années 80. Rory O’Hara (Jude Law), un anglais quarantenaire entrepreneur aux dents longues vit le rêve américain dans une belle maison avec sa femme Allison (Carrie Coon) qui travaille dans un centre équestre, son fils et sa belle-fille. Une vie de rêve en apparence. Mais Rory décide d’appeler son ex-patron en Angleterre et de retourner à Londres. Allison  n’est guère motivée. Rory n’a pas de famille là bas et c’est un sacré changement de vie. Mais Rory sait être convaincant et promet monts et merveilles. Il loue un manoir pour sa petite famille, achète un cheval pour sa femme et inscrit son fils dans une école prestigieuse. Un sacré pari bien sûr, mais Rory semble sûr de son coup.

Le canadien Sean Durkin écrit, réalise et co-produit ici son deuxième long métrage après « Martha Marcy May Marlene », un film américain de 2011, sur une jeune femme qui sort d’une secte et tente de retrouver une vie normale. Ici il retrouve l’Angleterre où il a vécu une bonne partie de son enfance pour raconter l’histoire d’un pur produit des années 80, le nouveau riche qui mise sur la dérégulation des marchés pour faire fortune.

Mais derrière les propos vantards et le visage toujours bronzé, le fanfaron cache bien entendu des fissures béantes. Et si cette fois-ci Rory risquait trop ? Et s’il avait en fait une famille qu’il avait caché toutes ses années à sa femme ? Pourquoi Rory a cette obsession de la réussite et de l’apparat ?

Sean Durkin s’intéresse au modèle de réussite masculine, de self made man qui s’épanouit dans l’ultra libéralisme des années 80. Mais aussi à la soumission de la femme dans le couple traditionnel. La mère d’Allison encourage sa fille à ne pas se mêler des histoires d’argent, qu’elle laisse ce stress à son  mari. Comme une bonne épouse, Allison, issue de la classe moyenne américaine, qui vivait seule avec sa fille dans un petit appartement avant de rencontrer Rory, suit donc son mari sans trop le questionner. Evidemment le retour au bercail de Rory va ré-ouvrir de vieilles blessures et l’obliger à faire face à ses démons et la confiance conjugale d’Allison va en prendre un coup et l’obliger à se remettre en question.

« The Nest » bénéficie d’une très belle photographie et de très bons acteurs.  Jude Law et Carrie Coon sont tous deux excellents. Durkin fait le choix d’une mise en scène léchée et contemplative qui dans le cas présent peut ennuyer et sembler un brin surfaite. Car les personnages et les dialogues sonnent souvent un peu creux et caricaturaux. Du coup les non-dits et la fin ouverte semblent, plutôt que d’être des figures de style, relever du cache-misère et destinés à masquer les trous et les manques du scénario. Dommage, même si « The Nest » garde un pouvoir de séduction certain.

En France, où les salles ont été fermées pour une bonne partie de l’année 2020, « The Nest » est sorti directement sur Canal +. Une sortie DVD/blu-ray me semble probable.