Une variante amusante de Dr Jekyll and Mr Hyde où la star de la comédie américaine Edward Everett Horton s’en donne à coeur joie !

The Man in the Mirror (1936)
Réalisé par Maurice Elvey
Ecrit par Hugh Mills et F. McGrew Willis
Avec Edward Everett Horton, Genevieve Tobin, Ursula Jeans, Garry Marsh, Alastair Sim,…
Photographie : Curt Courant / Département artistique : Andrew Mazzei / Montage : Ralph Kemplen
Produit par Julius Hagen pour J H Productions
Comédie / Fantastique
71mn
UK
« The Man in the Mirror » est produit par un britannique d’origine allemande, Julius Hagen, une figure des « quota quickies » (ces films produits à la va vite pour les studios américains pour des raisons réglementaires), propriétaire des Twickenham Studios, qui en a produit une centaine à lui seul, en grande partie pour le studio hollywoodien Warner Brothers.
Mais en 1936, Hagen est sur le point de faire faillite, victime d’un contexte économique difficile et payant l’audace d’avoir voulu tourner quelques films de prestige qu’il espérait distribuer aux Etats-Unis. Mais il apprendra comme d’autres avant et après lui que si Hollywood distribue des films dans le monde entier, il ne tient pas à avoir de la concurrence sur son propre marché !
« The Man in the Mirror » nous propose un mélange original de comédie et de fantastique dans une variante amusante de Dr Jekyll and Mr Hyde. Jeremy Dilke (Edward Everett Horton) est courtier et un homme timide et maladroit. Mais après avoir perdu une affaire au profit de son partenaire de business, et s’être disputé avec sa femme, et alors que l’orage gronde, voici que sort du miroir… son double ! Enfin, une version améliorée de lui-même, qui n’est pas timide, sait s’imposer en affaires et parler aux femmes (au point de s’entendre avec sa belle mère et d’avoir une maîtresse !). Mais un duo d’escrocs qui se font passer pour des éminences étrangères va semer la cacophonie à Londres et possiblement ruiner ou sauver Dilke !
Comme à son habitude, Hagen travaille ici avec un ancien réalisateur de muet, l’Anglais Maurice Elvey (près de 200 films entre 1913, dont beaucoup de courts sur la période muette, et 1957 !). Pour cette petite comédie fantastique, il prend le pari d’embaucher l’une des grandes stars comiques hollywoodiennes, Edward Everett Horton, qui a tourné à plusieurs reprises pour Lubitsch mais aussi pour George Cukor et Frank Capra !
Comme Everett Horton a tourné pas moins de six films en 1936 dont 5 à Hollywood, je ne sais pas comment il a trouvé le temps de venir tourner un petit film en Grande-Bretagne mais bravo à lui pour l’exploit ! A noter qu’on peut apercevoir une future légende de la comédie anglaise dans l’un de ses premiers rôles à l’écran, Alastair Sim, dans la peau de l’un des escrocs.
Vous pouvez actuellement (en juillet 2025) « voir » ce film sur Amazon Prime. J’utilise des guillemets car à moins que vous puissiez vous passer de sous-titres (ou a minima vous contenter de ceux en anglais), les sous-titres en Français ont quant à eux été traduits par « intelligence artificielle » ce qui donne des résultats cocasses mais tout à fait incompréhensibles :
– Comme d’habitude, euh, rien de tel, M. Tarkington va n’ont rien à voir avec ça. C’est mon propre animal de compagnie petite proposition.

