Une adaptation un peu trop sage et convenue de la série télé des années 60. Il manque un grain de folie.

The-Man-From-U.N.C.L.E.

The Man from U.N.C.L.E. (2015)

(Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E)

Réalisé par Guy Ritchie

Ecrit par Guy Ritchie et Lionel Wigram

Avec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander, Hugh Grant, Elizabeth Debicki,…

Produit par Steve Clark-Hall, Guy Ritchie, John Davis et Lionel Wigram

Espionnage / Thriller / Comédie

UK / USA

Au début des années 60, en pleine guerre froide, l’agent de la CIA Solo (Henry Cavill) et l’agent du KGB Kuryakin (Armie Hammer), sont contraints de s’engager dans une mission conjointe : mettre hors d’état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires. Pour l’heure, Solo et Kuryakin n’ont qu’une piste : Gaby Teller (Alicia Vikander), la fille d’un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d’infiltrer l’organisation criminelle. Ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa trace et empêcher un cataclysme planétaire.

The-Man-From-U.N.C.L.ETiré d’une série américaine des années 60 du même nom, « The Man from U.N.C.L.E. » est basé sur une dynamique fondée sur l’opposition et la collaboration forcée entre deux hommes l’Américain extraverti, ex-escroc Napoleon Solo et le russe introverti, véritable machine de guerre, Illya Kuryakin, le tout sur fonds de guerre froide et de menaces diverses et variées contre l’existence même du monde.

Petit détail amusant, si en 1963 le russe était joué par un britannique (David McCallum), ici c’est l’Américain qui est interprété par un acteur britannique (Henry Cavill).

Evidemment on est en 2015 et donc un personnage féminin a été ajouté, Gaby Teller (Alicia Vikander) qui apporte une note de charme dans le duo très viril. On nous épargne la bataille de coq entre l’Américain et le Russe, puisqu’il est assez rapidement établi que Solo ne s’intéresse pas outre mesure à Gaby, ce qui laisse donc la voie libre à notre Russe (mais ce dernier est un peu coincé et c’est en fait Gaby qui fera le premier pas). Heureuse surprise, le personnage de Gaby n’est pas juste un faire valoir, une potiche juste là pour décorer.

On peut regretter par contre que les méchants soient aussi fades. On a droit à une femme fatale castratrice et son mari transparent, tous deux pro nazi. Heureusement qu’il y a un médecin nazi très méchant et fan de torture (mais ce n’est pas très original non plus).

Quant à la présence de Hugh Grant au générique, elle est assez anecdotique.

Quelques mois après la sortie de « Kingsman », pastiche réussi de James Bond,  assumant sa folie et mélangeant allègrement moments retro et futuristes, « The Man from U.N.C.L.E. » parait bien sage, coincé dans les sixties et dans un pseudo-réalisme. C’est d’ailleurs peut-être là que le bât blesse. Le film se prend un peu trop au sérieux, alors que le scénario est franchement un peu léger et qu’on a du mal à dépasser une forte impression de déjà vu.

Reste que le trio fonctionne bien et que le film se révèle être un divertissement bien fichu et agréable. Le réalisateur anglais Guy Ritchie ne retrouve pas l’énergie de ses premiers films mais est assez loin de ses premiers bides américains. Ici on est plus dans l’esprit de ses adaptations de Sherlock Holmes avec Robert Downey Jr et Jude Law. Une réalisation branchée, de l’action (parfois un peu brouillonne) et de l’humour.

La fin, qui annonce la création de l’organisation the U.N.C.L.E. laisse la porte ouverte à une suite. Malheureusement l’échec commercial du film (des recettes de 100 millions de dollars pour 75 millions de budget) rend une suite improbable.

[xrr rating=7/10]

Sortie dans les salles françaises le 16 septembre 2015