Review of: The Lost Prince
Biopic / Histoire / Drame:
Stephen Poliakoff

Reviewed by:
Rating:
3
On 26 mars 2023
Last modified:26 mars 2023

Summary:

Un portrait sensible d'un jeune prince britannique oublié sur fond de déchirements de la grande famille royale européenne pendant la première guerre mondiale

Un portrait sensible d’un jeune prince britannique oublié sur fond de déchirements de la grande famille royale européenne pendant la première guerre mondiale

The Lost Prince (2003)

Ecrit et réalisé par Stephen Poliakoff

Avec Miranda Richardson, Tom Hollander, Bill Nighy, Gina McKee, Daniel Williams, Matthew James Thomas, Frank Finlay, Michael Gambon,…

Direction de la photographie : Barry Ackroyd / Production design : John Paul Kelly / Montage : Clare Douglas / Musique : Adrian Johnston

Produit par John Chapman pour BBC, TalkBack Productions, WGBH

Biographie / Drame / Histoire

2x90mn

UK

Né en 1905, Prince John était le sixième et plus jeune enfant de George V et de la reine Mary. Dès l’âge de quatre ans, il a montré des signes de retard et de comportement étrange. Probablement autiste, il était aussi affecté de sévères crises d’épilepsie. Il meurt à l’âge de 14 ans après avoir vécu ses dernières années reclus dans une ferme, sous la garde de sa gouvernante, Charlotte Janne « Lala » Bill.

La maladie de Prince John n’a été divulguée au public qu’après sa mort, et peu de documentation existe sur sa vie, l’auréolant d’un certain mystère. En se plongeant dans les archives royales pour documenter la vie du jeune prince oublié, le dramaturge, scénariste et réalisateur Stephen Poliakoff a créé la surprise, jusque dans les rangs de la famille royale.

S’il retrace la vie de « Johnny » de ses 5/6 ans à sa mort, Poliakoff la contextualise dans l’époque, marquée par la déliquescence des relations au sein de la grande famille royale européenne. Les cousins royaux, britanniques, russes, allemands et autres, se retrouvent bientôt pris dans un conflit mondial suite à l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand en 1914.

Poliakoff enrichit son récit de l’époque de ces petits détails qui rendent la grande histoire plus lisible et fascinante. Il n’hésite à se moquer de la grandiloquence de l’aristocratie internationale et ne cache pas les erreurs du couple royal (refus d’entendre les suffragettes, retrait de l’invitation à l’empereur russe Nicolas II et à sa famille après sa destitution,…).

Concernant Johnny, Poliakoff centre son récit autour de l’affection et de la fidélité de sa gouvernante Lala, et de son frère George. Le roi et la reine, parfois émus par la condition de leur plus jeune fils, adoptent le plus souvent un comportement glacial.

Mini-série de prestige produite pour BBC One, « The Lost Prince » bénéficie d’une production impeccable et d’un casting à la hauteur. Poliakoff est un maitre en terme d’écriture, même si on peut lui reprocher quelques longueurs et en tant que réalisateur de tirer lourdement et inutilement sur la corde sensible. L’histoire de Johnny est assez triste comme ça, sans avoir besoin d’en rajouter.

Etrangement, la France est apparemment l’un des rares territoires européens où « The Lost Prince » n’a pas été distribué. Les Ecrans Britanniques ont donc dû traduire les sous-titres en français pour diffuser la mini-série dans le cadre de leur hommage à Stephen Poliakoff lors de la 26e édition de leur festival en mars 2023.