Un film maniéré et hystérique mais peu conventionnel sur la douleur engendrée par la maladie d’un proche.
The Living and the Dead (2006)
Réalisé et écrit par Simon Rumley
Avec Leo Bill, Roger Lloyd-Pack, Kate Fahy,…
Produit par Giant Films
Drame / Horreur
83 mn
UK
Dans un manoir décati quelque part en Angleterre, Lord Donald Brocklebank (Roger Lloyd-Pack) vit avec sa femme Nancy (Kate Fahy), très malade, et leur fils schizophrène James (Leo Bill).
Simon Rumley est un réalisateur anglais, spécialiste des films indépendants à petit budget (600.000 livres dans le cas précis), qui scénarise tous ses films depuis « Strong language » en 2000, et qui aime bien scanner l’âme humaine à travers des films de genre (comédie, horreur) qui flirtent avec l’expérimental. Ici, il le fait avec un ton assez personnel mais pas vraiment dans la finesse de détail.
Le scénario de « The living and the dead » lui aurait été inspiré par la mort de sa mère décédée après de longs mois de souffrance dus à un cancer en phase terminale et par l’effet de cette maladie sur sa famille. On croit comprendre que la schizophrénie du fils et l’apparente placidité du père représentent des phases successives (douleur, culpabilité, indifférence, volonté d’en finir,…) de cette douleur insoutenable qu’on éprouve à voir un être cher mourir.
Le film laisse deviner les personnages et leur destin plutôt qu’il ne le met en images. Les flashbacks et scènes de cauchemar rendent encore plus floue la trame scénaristique et dissout la frontière entre le fantasmé et ce qui s’est réellement passé.
Pour moi « The Living and the dead » n’est à la fin guère plus qu’un OFNI (objet filmique non identifié) maniéré (une jolie photo mais une mise en scène trop stylisée) et hystérique (les séquences centrées autour de James et elles sont nombreuses). Du fait de ces défauts, le film de Simon Rumley est assez désagréable à regarder. On peut néanmoins se laisser hypnotiser par son ambiance étrange renforcée par le sublime décor du film où se déroule 98% du film : un immense manoir désaffecté et particulièrement sinistre (en fait un ancien hôpital).
L’interprétation de Leo Bill dans le rôle de James est également sujette à discussion. Il en fait des tonnes, mais avouons-le ce genre de rôle prête difficilement à la subtilité. Une mention cependant pour Roger Lloyd-Pack, très crédible en châtelain qui tente de garder les pieds sur terre malgré l’état de sa propriété, la folie de son fils et la maladie de sa femme. Roger Lloyd-Pack est très connu en Angleterre pour ses rôles récurrents dans les sitcoms classiques « Only Fools and Horses » et « The Vicar of Diblay ». C’est agréable de le retrouver ici dans un autre registre.
[xrr rating=4/10]
A lire : interview en anglais du réalisateur
DVD Emylia. Version française et version originale sous titrée en Français. Making of, Scènes coupées et court-métrage de Simon Rumley