Un polar de série B, premier film de la collaboration Hammer/Lippert, réalisé par Terence Fisher et transcendé par la présence magnétique de Diana Dors

The Last Page (1952)

Réalisé par Terence Fisher

Ecrit par Frederick Knott basé sur une histoire de James Hadley Chase

Avec George Brent, Marguerite Chapman,  Diana Dors, Peter Reynolds, Raymond Huntley,…

Direction de la photographie : Walter J. Harvey / Direction artistique : Andrew Mazzei / Montage : Maurice Rootes / Musique : Frank Spencer

Produit par Anthony Hinds pour Hammer Films

Crime

78mn

UK

« The Last Page » est le premier polar des douze films produits au début des années 50  par la Hammer en partenariat avec Lippert Pictures, une société de production américaine de séries B appartenant au californien Robert L. Lipper. C’est aussi le premier film réalisé par Terence FIsher pour la Hammer qui deviendra le réalisateur star du studio.

« The Last Page » est adapté d’une pièce de l’auteur britannique de polars, James Hadley Chase, qui date de 1947. Chase avait déjà vu à l’époque un de ses romans adapté dans son pays natal, l’excellent « No Orchids for Miss Blandish » (1948). Si ce dernier était censé se déroulé aux Etats-Unis, ici l’action se déroule à Londres et a pour lieu principal une librairie.

Un truand Jeff Hart rPeter Reynolds), sorti de prison depuis un mois, manipule une jeune femme, Ruby (Diana Dors) et la pousse à faire chanter son patron, marié, John Harman (George Brent) après un baiser échangé dans son bureau. Mais le petite arnaque tourne au drame, quand la femme d’Harman, qui a reçu une lettre de Ruby, meurt.

L’intrigue n’est pas toujours très convaincante, mais les acteurs et Fisher donnent suffisamment d’eux-même pour que ce polar de série B tienne ses promesses.

Comme convenu, Lippert fournit à la Hammer les têtes d’affiche américaines qui ne coutent pas trop cher car en fin de carrière. L’irlandais George Brent s’est fait un nom à Hollywood durant les années 30, notamment face à Bette Davies (avec laquelle il a tourné onze films). Mais son rôle le plus célèbre reste celui d’un tueur dans « The Spiral Staircase » (1946) réalisé par Robert Sidomark. Durant les années 50, son étoile a pâlit et il joue dans des séries B et à la télévision. La new yorkaise Marguerite Chapman était un ancien mannequin qui a beaucoup tourné, souvent dans des seconds rôles, dans les années 40 (on la retrouvera quand même au générique de « The Seven Year Itch » en 1955).

Ironiquement, quand Lippert sort le film aux USA, il met l’anglaise Diana Dors en petite tenue sur les affiches du film rebaptisé « Man Bait », et raccourci de 12 minutes (c’est la seule version que j’ai pu voir). Et il faut bien dire que Diana Dors est la véritable star du film, pas seulement pour sa beauté, mais également pour son rôle de jeune femme manipulée et insécure qui en fait le personnage le plus intéressant du film.

Au générique, Dors, 20 ans à l’époque du tournage, est présentée comme faisant ici ses débuts à l’écran, ce qui est assez ironique, sachant qu’elle avait déjà une dizaine de crédits à son actif notamment dans « Oliver Twist » (1948) et la série de comédies à succès autour de la famille Huggets (« Here Come the Huggets » en 1949).

Comme tous les polars co-produits par Lippert et Hammer, « The Last Page » reste difficile à voir. On peut les trouver dans le double coffret DVD « Hammer Film Noir Double Feature » édité par VCI en 2009 et aujourd’hui difficiles à se procurer.

DVD VCI Entertainment (2009). Disponible dans le coffret DVD « Hammer Film Noir Double Feature – Collector’s Set 1 ». Version originale sans sous-titres