Une comédie douce-amère sur un sujet pour le moins casse-gueule : un musulman apprend qu’il est en fait juif ! 

The Infidel (2010)

Réalisé par Josh Appignanesi

Ecrit par David Baddiel

Avec Omid Djalili, Richard Schiff, Archie Panjabi, Archie Panjabi, Matt Lucas, Amit Shah,…

Direction de la photographie : Natasha Braier / Production design : Erik Rehl / Montage : Kim Gaster / Musique : Erran Baron Cohen

Produit par David Baddiel, Arvind Ethan David, Stewart Le Marechal et Uzma Hasan

Comédie dramatique

UK

Mahmud Nasir (Omid Djalili) est un musulman pas vraiment pratiquant. Mais quand son fils Rashid (Amit Shah) lui annonce qu’il désire se marier avec une jeune femme dont le beau-père est un islamiste radical, il doit faire de sacrés efforts afin de se faire passé pour un musulman modèle. Mais son identité même est remise en question quand, en triant les affaires de sa mère qui vient de décéder, il tombe sur des papiers d’adoption. Il apprend alors que ses parents biologiques étaient juifs ! Un chauffeur de taxi juif, Lenny (Richard Schiff) va lui enseigner les rudiments de l’identité juive, tandis qu’il va faire tous les efforts pour cacher la vérité à sa famille.

« The Infidel » est une comédie dramatique qui part d’une idée pour le moins osée. Que se passe-t-il quand un musulman apprend qu’il est en fait juif ? Y-a-t-il pire cauchemar imaginable ? Pour Mahmud, c’est évidemment un véritable traumatisme. S’en remettra-t-il ? Va-t-il perdre sa famille et ses amis ?

Le scénario est signé David Baddiel, juif né à New York d’une mère allemande dont les parents ont fui le nazisme et d’un père gallois mais qui a grandi à Londres. Il est à la fois acteur, comédien de stand-up, écrivain et scénariste.

« The Infidel » prend bien évidemment parti contre les intégristes, montrés comme des hypocrites à l’image de l’imam Arshad Al-Masri ou du rabbin qui empêche Mahmud de voir son père biologique sur son lit de mort parce qu’il n’est pas assez juif. Les acteurs sont formidables, avec en tête Omid Djalili, un acteur de stand-up qui apparait régulièrement sur les écrans (petit et grand) depuis le milieu des années 90. Il porte véritablement le film sur ses épaules.

Là où « The Infidel » pêche c’est par un dénouement tellement improbable qu’il ternit un peu la portée du film. On tombe soudainement dans la farce. Un changement de ton brutal qui ne fonctionne pas vraiment avec une comédie qui adopte sinon un ton doux-amer.

A noter que le film sera adapté en 2014 en comédie musicale à Londres, puis à Bollywood l’année suivante sous le titre de « Dharam Sankat Mein (Crise de foi) sauf que dans la version indienne le héros est un hindou qui apprend qu’il est né musulman !

Etonnamment, c’est la même année que sort une autre comédie britannique sur l’islamisme, mais avec un humour beaucoup plus rentre-dedans et provoquant, puisqu’elle suit les mésaventures d’apprentis terroristes. Il s’agit de « Four Lions » du satiriste Christopher Morris. Les deux films méritent d’être vu et restent des exemples étonnant de traitement par la comédie des sujets de société brûlants (rappelons que Londres avait été victime d’une série d’attentats suicides cinq ans plus tôt faisant 56 morts et 784 blessés).

DVD UK. Studio Lionsgate (2011). Version originale sans sous-titres.