Sous des faux aires de mélo, une satire au scalpel des codes sociaux hypocrites de la haute société. Une réalisation inspirée de Terence Davies et une interprétation bluffante de Gillian Anderson

The House of Mirth (2000)

(Chez les heureux du monde)

Réalisé par Terence Davies

Ecrit par Terence Davies d’après le roman d’Edith Wharton

Avec Gillian Anderson, Eric Stoltz, Dan Aykroyd, Anthony LaPaglia, Laura Linney, Eleanor Bron,…

Direction de photographie : Remi Adefarasin / Direction artistique : Diane Dancklefsen / Montage : Michael Parker /

Produit par Olivia Stewart

UK / USA / France / Allemagne

Dans la société new yorkaise du début du 20e siècle, la rumeur peut tuer. Lily Bart (Gillian Anderson), une jeune femme bien née, va commettre quelques erreurs qui conduiront à sa disgrâce.

« The House of Mirth » est tiré d’un livre de la romancière new yorkaise Edith Wharton, paru en 1905. Le livre relate le destin tragique de Lily Bart, une jeune femme très belle, de bonne famille mais dont les parents sont décédés en ayant perdu leur argent. Elle vit chez sa tante, et la bonne société, dont sa tente, attend qu’elle fasse un beau mariage.

Et de fait les beaux partis se pressent autour d’elle durant les soirées et week-end organisés par la haute bourgoisie new yorkaise. Mais Lily ne peut se faire à l’idée de conclure un mariage d’intérêt. Lily est amoureuse d’un avocat mais qui n’est pas de son rang social, et lui-même n’arrive pas à déclarer ses sentiments. La naïveté de Lily va l’amener à faire plusieurs faux pas qui lui seront fatals et qui seront à l’origine des pires rumeurs… Rumeurs qui conduiront à sa déchéance. Car, sans l’approbation de la haute société,  Lily n’a plus aucune valeur. Sa beauté ne suffit pas à elle-même, si son intelligence sociale n’est pas à la hauteur.

« The House of Mirth » est un film d’une terrible ironie, qui passe via une intrigue mélodramatique rendue aussi aiguisée qu’un scalpel pour dénoncer l’hypocrisie de la société bien pensante et les trahisons cachées sous des conventions sociales.  Lily est détruite par son innocence qui la rend impropre à survivre parmi ses paires, impitoyables dès qu’il s’agit de maintenir ou d’améliorer leur place dans la société. Son orgueil et sa moralité seront les derniers clous de son cercueil.

La réalisation de Terence Davies, qui a également signé l’adaptation, est très belle. La somptuosité des images, des décors et des costumes, la lenteur des travellings sont autant de contrepoints à la cruauté de l’intrigue en cours.

Dans le rôle de Lily Bart, l’actrice américaine Gillian Anderson, était alors surtout connue pour son rôle de  l’agent Scully dans la célèbre série « The X-fIles » (1993-2002). Un casting osé, inattendu (Davies l’a retenu sur photographie sans savoir ce qu’elle était célèbre) mais elle livre ici une très belle prestation. Ca lui vaudra le prix d’interprétation aux British Independent Film Awards, et une belle reconnaissance auprès des réalisateurs britanniques qui l’utiliseront de plus en plus après son installation à Londres en 2002 : Pearse Elliott (The Mighty Celt, 2005), Kevin Macdonald (The Last King of Scotland, 2006),…

DVD zone 2. Studio Film4 (2007). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais. Bonus : commentaire du réalisateur,….

[amazon_link asins=’B000S399GU’ template=’ProductAd’ store=’cinemaderien-21′ marketplace=’FR’ link_id=’9809c7e0-c8df-11e8-a92d-7f48540de1fe’]