Une comédie dramatique fantastique qui a du mordant. Un film injustement méconnu des studios Ealing
The Halfway House (1944)
(L’auberge fantôme)
Réalisé par Basil Dearden
Ecrit par Angus MacPhail et Diana Morgan
Avec Mervyn Johns, Glynis Johns, Tom Walls, Esmond Knight, Françoise Rosay, Valerie White, Richard Bird, Sally Ann Howes,…
Directeur de la photographie : Wilkie Cooper
Musique : Lord Berners
Produit par Michael Balcon Pour Ealing Studios
Comédie dramatique / guerre / fantastique
UK
Plusieurs personnes se retrouvent dans une auberge de la campagne galloise. Pourtant, les rumeurs disaient que cette auberge avait été dévasté un an plus tôt par un incendie.
« The Halfway House » est le premier film de Basil Dearden pour Ealing où il peut enfin s’échapper du carcan du simple véhicule pour stars comiques (que ce soit pour Will Hay ou Tommy Trinder).
« The Halfway House » est un film assez audacieux : une comédie dramatique fantastique avec la guerre en toile de fonds (c’est aussi un exemple original de film de propagande).
L’action des trois quarts du film se déroule donc dans une auberge perdue dans la campagne galloise. Mais est-elle bien réelle ? N’a-t-elle pas pris feu un an auparavant ? Mais pourquoi une poignée de voyageurs, chacun à un tournant de leur vie, s’y retrouve en même temps ?
Les convives sont pour le moins variés : un chef d’orchestre dont le surmenage pourrait bien lui coûter la vie, un couple en instance de divorce qui se retrouve dans le même lieu suite à un piège tendu par leur fille, deux jeunes amoureux face à un choix crucial (l’homme est irlandais et pourrait aller travailler pour les allemands au grand dam de sa compagne « L’Irlande n’est pas en guerre… et le boulot c’est le boulot »), un marin et sa femme qui partent refaire leur vie à la campagne suite à la mort de leur fils au combat en mer (le mari se réfugiant dans l’alcool et la femme dans l’occultisme), un ex-officier qui sort de prison après avoir été emprisonné pour avoir détourné de l’argent ou encore un « homme d’affaire » qui s’enrichit grâce au marché noir.
Si le film trouve son rythme une fois qu’ils sont donc tous réunis dans l’auberge, reste que le premier quart d’heure du film est consacré à leur présentation. Si cette partie n’est pas complètement dénuée d’intérêt et est plutôt bien faite, il aurait été préférable que la mise en place des personnages soit faite de façon moins artificielle et longuette.
J’ai néanmoins bien aimé certains passages de cette longue introduction, notamment celle où des hommes d’affaire se réunissent dans un bar pour parler… de leur petites affaires sur le marché noir (on est en 1944 et peu de films y font allusion aussi directement !). L’un d’entre eux prend à partie un autre et lui annonce qu’il ne peut plus travailler avec lui car il a mentit. Il n’a jamais été en prison ! Par contre il été conseiller municipal honorifique pendant 16 ans !
Ce qui nous vaut ce dialogue d’une ironie mordante :
« Un homme qui a filé droit pendant si longtemps pourrait réitérer et je ne peux pas prendre ce risque.
– Vous vous trompez sur mon compte. C’est juste que… je n’ai jamais été pris ! Où est le mal ?
– Je tiens à avoir une confiance absolue en mes employés.
– Vous êtes injuste.
– C’est une question de principe.
– Très bien. Alors, adieu au sucre.
– On fait tous des sacrifices au nom de nos principes. »
Mais revenons à notre auberge. Elle est donc hantée (quelques effets visuels bien amenés font que nos convives se posent rapidement des questions !). Et l’aubergiste et sa fille sont un peu la voix du destin qui vont remettre nos âmes perdues sur le bon chemin – parfois en intervenant directement mais surtout en réunissant ces différents personages et en favorisant les interactions. A la fin, chaque convive devra faire face à ses choix. La morale est d’époque mais on ne va pas faire semblant de s’en étonner !
Le scénario original, l’humour et les personnages bien définis font que « The Halfway House » est une bonne surprise. Etonnamment dirais-je. Car c’est un film largement négligé dans la production des studios Ealing. Injustement donc.
DVD zone 2 UK. Studio canal. Version originale sans sous-titre.
Bonjour, je sais que Françoise Rosay a tourné 2 ou 3 films en Grande-Bretagne, c’est donc qu’elle parlait bien anglais alors ?? J’avais conseillé fortement à des forumeurs de Britmovie de se dégoter Drôle de Drame, situé en Angleterre, d’après un roman anglais, avec de grands acteurs …français !! Ce film est hilarant, de part des scènes loufoques et poétiques, it’s a must watch.
Bonjour ! Oui j’aurais pu saluer la présence de Françoise Rosay au générique, une actrice qui a eu une très jolie carrière