Un film de hooligans décérébré et conservateur à éviter à moins que vous soyez fans du « je frappe dans le tas mais j’ai des valeurs, pas comme les jeunes aujourd’hui ».
The Guvnors (2014)
Ecrit et réalisé par Gabe Turner
Avec Doug Allen, Harley Sylvester, Charley Palmer Rothwell,…
Directeur de la photographie : James Friend
Produit par Leo Pearlman et Danny Potts
Crime
UK
Mitch (Doug Allen) est un ex-dur, ex-chef d’un gang de hooligans, qui s’est rangé, a quitté son quartier est devenu cadre sup dans une boite de com’ (ou un truc du genre). Mais son passé re-surgit et il va devoir retourner dans son quartier pour corriger un jeune délinquant qui veut devenir le nouveau boss.
Il y a une petite tradition du film de hooligan, comme sous-genre du film criminel, dans le cinéma britannique qu’on peut difficilement ignorer. A côté du téléfilm « The Firm » (1989) d’Alan Clarke et de quelques films et documentaires ambitieux qui essayent de traiter le phénomène sans complaisance, il y a aussi un grand nombre de films qui exploitent le filon en romantisant la violence (bon un peu comme les films criminels en général).
Autant le dire tout de suite « The Guvnors » est l’un des pires exemples du genre avec en plus une bonne dose de conservatisme et de nostalgie pour une période (apparemment celle des années 80) où les hommes étaient de vrais hommes, pas des lâches délinquants qui s’en prennent aux plus faibles (femmes et vieux).
Mitch est donc un ancien célèbre hooligan qui a dû quitter son quartier sans rien dire pour refaire sa vie à Londres afin de sauver son couple (il avait fauté avec une jeune femme qui menaçait de tout révéler). Mais le jour où il est parti, un de ses hommes s’est fait tabassé à mort par le gang adverse. Du coup, il est considéré comme un lâcheur par ses ex-amis qui eux sont restés dans leur quartier.
Mais bon, tu as beau quitter ton passé, ce dernier finit toujours pas ressurgir. Son fils, jeune ado, a découvert le passé de son père et tente de l’imiter en se bagarrant à l’école. Et dans son quartier d’origine, le nouveau jeune boss local en quête désespérée de respect (il a pas eu de père le pauvre) recherche le chef de cet ancien gang dont tout le monde parle avec tant de respect. Mais il se fait corriger par un vieux, l’ex-mentor de Mitch et ses potes. Evidemment ça va se compliquer et Mitch va devoir rentrer dans son quartier d’origine pour foutre une branlée au jeune délinquant (qui ATTENTION SPOILER se trouve bien entendu être son fils illégitime). Une vraie tragédie grecque !
Bref, les amateurs de films d’action décérébrés, et adeptes des valeurs genre « on aime la bagarre mais on a des valeurs » devraient (peut-être) aimer ce film. Mais franchement le scénario est tellement indigent que j’ai quand même quelques doutes. Le scénariste et réalisateur Gabe Turner avait auparavant co-réalisé deux documentaires sur le football. Je lui conseille d’abandonner au moins si possible l’écriture de fictions.
Au niveau des acteurs, outre le vieux beau Doug Allen dans le rôle du tête à claques Mitch, notons le premier et unique rôle (pour l’instant) au cinéma de Harley Sylvester qui est convaincant en jeune chef de gang détestable (autant qu’on peut l’être dans un rôle sans sans aucune subtilité).
DVD / Blu-ray FR. Stuio Zylo. Version française et version originale sous-titrée en français.