Un documentaire un peu trop complaisant sur « l’homme le plus dur de Grande Bretagne », le boxeur, videur et ami des truands Lenny McLean
The Guv’nor (2016)
Ecrit et réalisé par Paul Van Carter
Direction de la photographie : Paul Van Carter / Montage : Tom Meadmore / Musique : Jake Walker
Produit par Jamie McLean, Nick Taussig et Paul Van Carter
Documentaire
88mn
UK
« The Guv’nor » raconte la vie de Lenny McLean, boxeur, videur, collecteur de dettes et finalement acteur, une figure du quartier populaire East End à Londres des années 60 jusqu’à sa mort en 1998 d’un cancer à l’âge de 49 ans.
Le film est co-produit et est centré sur la recherche de son fils, Jamie. Son but ? Réussir à faire parler les gens sur son père, que ce soit en mal ou en bien, pour mieux le comprendre, et pourquoi pas comprendre d’où venait sa violence. Car McLean a bien mérité son titre de « Guv’nor » (le boss) à la force de ses poings. Sa règle : il faut traiter la gentillesse par la gentillesse et la violence par encore plus de violence.
Né en 1949 dans une famille nombreuse et pauvre, son père mort à l’âge de 20 ans et le beau-père aime frapper les enfants pour les remettre dans le droit chemin. Il fait son premier combat rémunéré (en glace – par sa mère !) à l’âge de 9 ans. Dans sa vie, il dit avoir fait plus de 4000 combats amateurs. Son combat le plus célèbre le voit battre Roy Shaw en 1978 en un round ! Parallèlement à ses combats de boxe, l travaille pour les truands de l’East End comme les frères Kray et devient « le roi des videur » à Londres.
Après un passage par la prison pour avoir tabassé un client à l’Hippodrome dans le quartier de Leicester Square où il travaillait, il se range au milieu des années 90, commence à travailler comme acteur pour la télévision britannique et participe à de nombreux talk shows. A la fin des années 90, il finit son autobiographie et trouve son plus grand rôle dans le film de Guy Ritchie « Lock, Stock and Two Smoking Barrels » (1998). Il mourra d’un cancer peu après la sortie du film, et son autobiographie sortira après sa mort, connaissant un grand succès en librairie.
« The Guv’nor » offre une sacrée tranche de vie. Lenny McLean était un personnage plus grand que nature et incarnait parfaitement une certaine époque de l’East End. Mais le documentaire reste centré sur son fils, Jaimie, et sa quête de sens. Sans apporter vraiment de réponse. Oui il était battu quand il était enfant, et il souffrait de troubles obsessionnels compulsifs. Et après ?
De toute évidence, le producteur Paul Van Carter, qui a écrit et réalisé « The Guv’nor » est fasciné par cette époque et ces personnages (il remettra le couvert deux ans plus tard en consacrant un autre documentaire à une figure légendaire du crime de l’East End, Freddie Foreman). Mais la réalisation est souvent inutilement sensationnaliste, le propos répétitif (Lenny était violent mais juste et bon père de famille) et le fil rouge de la quête de sens de Jaimie faiblard. La même chose aurait pu être dite en 30 minutes, mais le documentaire fait 88 minutes.
A noter qu’un film biographique est sorti l’année suivante, intitulé « My Name Is Lenny » (2017) co-scénarisé et co-produit par Paul Van Carter, et réalisé par Ron Scalpello avec Josh Helman dans le rôle titre.
DVD/Blu-ray UK. Studio Lionsgate (2018). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais