Un film qui prend un pari ambitieux (nous montrer Auschwitz par le regard d’un garde nazi) mais qui échoue à cause de son son manque de moyens et de talents
The Guard of Auschwitz (2018)
(L’officier d’Auschwitz)
Ecrit et réalisé par Terry Lee Coker
Avec Lewis Kirk, Claudia Grace Mckell, Stephen Boxer, Michael McKell,…
Direction de la photographie : Gary Rogers / Montage : Gary Rogers / Musique : Ian Wherry
Produit par Courtney Coker et Terry Lee Coker pour Cobra Films
Drame / Guerre
102mn
UK
Hans (Lewis Kirk) a été endoctriné dans les jeunesses nazis. Une fois adulte, il obtient un diplôme en architecture et est affecté comme garde à Auschwitz. Mais son supérieur qui connait ses talents le recommande au commandant Klaus (Michael McKell) qui lui ordonne de lui construire une chambre à gaz. Mais si Hans est pro Hitler, il ne supporte pas la cruauté envers les juifs. Il sympathise avec une juive Helena (Claudia Grace Mckell) mais le commandant Klaus le surveille de près.
Terry Lee Coker est un jeune réalisateur anglais qui avec sa maison de production Cobra Films a signé quelques films criminels sans budget « Essex Vandetta » et « Hatton Garden the Heist », tous deux sortis en 2016. A partir de 2018, il signe une trilogie sur le plus fameux des camps de la mort, Auschwitz. « The Guard of Auschwitz » est le premier d’entre eux, il sera suivit par « The Angel of Auschwitz » (également 2018) et « The Escape of Auschwitz » (2019).
Le projet est ambitieux. Nous faire voir le camp de la mort à travers les yeux d’un jeune garde qui n’est pas en accord avec la politique d’élimination des juifs. Malheureusement pour lui, il est affecté à Auschwitz et se voit refuser ses demandes d’affectation sur le front.
Terry Lee Coker décrit la déshumanisation des prisonniers juifs et la cruauté des gardes et des commandants du camp ainsi que les états d’âme de Klaus, obligé d’abattre une juive à bout portant sous la menace d’être pendu. Klaus perd rapidement son innocence. Evidemment, ses discussions avec la juive Hélène vont l’amener à évoluer sa pensée et sa propre responsabilité.
Si l’intention est bonne, et que Terry Lee Coker tente de faire un film émouvant via la relation improbable entre Klaus et Helena, le problème est que Terry Lee Coker n’a ni le talent, ni les moyens de son ambition. Le film pourrait être une pièce de théâtre (on ne voit que des plans rapprochés, tout est fait pour nous cacher l’absence de décors – résumés à des planches de bois et des barbelées). Tout repose sur les dialogues, mais ceux-ci sont trop didactiques et les acteurs sont plus ou moins bons, ceux qui jouent les nazis imitant plus ou moins l’accent allemand.
C’est un peu dommage de devoir critiquer durement un film qui a le mérite d’aborder un sujet grave, et de le faire sous un angle un peu différent de ce qu’on voit, mais si l’idée est bonne, l’execution laisse trop à désirer.