Une comédie noire, qui emprunte les codes du western et les replace sur la côte irlandaise battue par le vent. Avec un personnage central de flic désabusé plus vrai que nature.
The Guard (2011)
(L’Irlandais)
Ecrit et réalisé par John Michael McDonagh
Avec Brendan Gleeson, Don Cheadle, Liam Cunningham,…
Directeur de la photographie : Larry Smith
Produit par Chris Clark et Andrew Lowe
Crime / Comédie
96 mn
UK / Ireland
« Le sergent Boyle (Brendan Gleeson) est un flic irlandais, flegmatique et solitaire, amateur de Guinness, de poésie et de prostituées à ses heures perdues. En poste dans un petit village de la côte irlandaise où il ne se passe jamais rien, il passe ses journées à faire respecter la loi… au pub local. Malheureusement pour lui, des trafiquants de drogue ont jeté leur dévolu sur cette région endormie comme base de leurs opérations… Le petit village irlandais va bientôt se retrouver au cœur d’une importante opération anti-drogue menée par le FBI ! Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, Boyle doit se coltiner l’agent Everett (Don Cheadle), un super agent du FBI déterminé et maniaque dépêché sur place… «
Prix du public à l’édition 2011 du festival de Dinard, « The Guard » (L’Irlandais) est une comédie noire qui emprunte les codes du western et les replace sur la côte occidentale irlandaise. Dans le rôle du shériff local désabusé et alcoolique, Boyle est un parfait salopard, raciste et je m’en foutiste. Autant dire que l’alliance forcée avec le brillant agent du FBI Everett, noir américain diplomé de Yale, avait tout pour faire des étincelles.
Confronter deux personnages qu’apparemment tout oppose est l’un des ressorts de comédie les plus éculés. Pourtant il faut bien avouer qu’ici il fonctionne plutôt bien grâce à l’ironie constante dont fait preuve le film et les interprétations convaincantes de Brendan Gleeson et de Don Cheadle.
Les personnages secondaires sont toutefois moins bien exploités. Le sergent Boyle passe du temps avec sa mère, mais ce personnage reste assez flou. Comme celui du jeune flic homosexuel, partenaire de Boyle et de sa femme… Ou même des méchants. Bref le principal attrait du film reste le personnage, il est vrai assez flamboyant, de Boyle. Tous les autres personnages (l’agent Everett y compris) semblent là surtout pour le mettre en valeur et le faire exister.
Les paysages irlandais battus par le vent sont également bien utilisés (et bien mis en valeur par la photo de Larry Smith, chef op’ qui a notamment travaillé sur « Eyes Wide Shut » de Kubrick), sans que le réalisateur passe trop de temps à les filmer. On est heureusement loin du documentaire touristique. D’ailleurs il faut bien avouer que l’image que le film donne de l’Irlande n’est pas des plus réjouissantes : des flics corrompus jusqu’à la moelle, des habitants hostiles qui refusent de parler l’Anglais,…
Premier film de John Michael McDonagh (frère du réalisateur d’un « Bons baisers de Bruges » pas si éloigné dans le ton comme dans la forme), « L’Irlandais » est finalement une jolie réussite grâce à son ambiance décalée , à son personnage central inénarrable et aux paysages irlandais.
[xrr rating=7/10]
DVD Warner Home Video. Version française et version originale sous titrée en français.