Des dialogues bien écrits, une tension maintenue jusqu’au bout et un chouette trio d’acteurs permettent à ce huis clos au pitch très classique de réussir son pari

The Disappearance of Alice Creed (2009)

(La disparition d’Alice Creed)

Ecrit et réalisé par J Blakeson

Avec Gemma Arterton, Martin Compston et Eddie Marsan

Direction de la photographie : Philipp Blaubach / Production design : Ricky Eyres / Montage : Mark Eckersley / Musique : Marc Canham

Produit par Adrian Sturges pour CinemaNX et Isle of Man Film

Crime / Thriller

100mn

UK

Deux anciens compagnons de cellule en prison, Danny (Martin Compston) et Vic (Eddie Marsan) kidnappent une jeune femme Alice Creed (Gemma Arterton) et demandent une rançon de deux millions de livres à son père fortuné. Le plan semble parfait, mais Danny n’a pas dit toute la vérité à Vic, et Alice n’est pas disposée à se laisser faire.

Pour son premier long métrage, J Blakeson, originaire du North Yorkshire et ancien étudiant en littérature et cinéma, opte pour une histoire simple, l’histoire d’un kidnapping qui tourne mal, avec seulement trois acteurs et un nombre de lieux très limités (80% de l’action se déroule dans le deux pièces où les deux kidnappers gardent leur victime).

J Blakeson a la bonne idée de limiter les dépenses (aucun figurant, un lieu principal de tournage, quatre semaines de tournage) et de s’assurer d’un soutien institutionnel d’une agence régionale de soutien au cinéma en allant tourner intégralement sur l’île de Mann (ce qui est difficile à déterminer devant son écran puisqu’il y a très peu d’extérieurs).

Malgré un pitch très simple et des moyens limités, J Blakeson réussit son premier film haut la main grâce à des dialogues bien écrits avec une bonne dynamique entre les différents personnages. La tension ne baisse jamais et Blakeson a été assez malin pour recruter trois très bons acteurs expérimentés.

Dans un rôle pas facile, où elle passe un bon moment attachée à un lit, Gemma Aterton a l’occasion de prouver qu’elle n’est pas qu’un joli visage. Découverte deux ans plus tôt, grâce à « St Trinian’s » (2007), Aterton a eu un début de carrière explosif qui l’amène dès 2008 à interpréter une James Bond Girl dans « Quantum of Solace » et Tess dans une énième adaptation de « Tess of the D’Urbervilles » pour la BBC. Le londonien Eddie Marsan n’a lui plus rien à prouver et excelle comme d’habitude dans les rôles de personnages aux failles profondes. Recruté quelques semaines avant le début du tournage, l’Ecossais Martin Compston avait pour sa part fait des débuts tonitruants grâce à « Sweet Sixteen » (2002) de Ken Loach.

Depuis, J Blakeson a pu confirmer ce premier essai réussi avec le thriller SF « The 5th Wave » (2016) et surtout la comédie criminelle « I Care a Lot », sorti en 2020 sur Netflix.

DVD M6 Vidéo (2011). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : Making of (11’53 » – VOST) Interviews (34’21 » – VOST)