Horreur:
Aisliin Carke

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3
On 13 mars 2023
Last modified:13 mars 2023

Summary:

Partant de fais réels (les couvents catholiques irlandais pour femmes de "petite vertue"), les scénaristes rajoutent des éléments horrifiques presque superflus, mais "diablement" efficaces !

Partant de fais réels (les couvents catholiques irlandais pour femmes de « petite vertue »), les scénaristes rajoutent des éléments horrifiques presque superflus, mais « diablement » efficaces !

The Devil’s Doorway (2018)

Réalisé par Aislinn Clarke

Ecrit par Martin Brennan, Aislinn Clarke et Michael B. Jackson

Avec Lalor Roddy, Ciaran Flynn, Helena Bereen, Lauren Coe,…

Direction de la photographie : Ryan Kernaghan / Production design : John Leslie / Montage : Brian Philip Davis / Musique : Andrew Simon McAllister

Produit par Martin Brennan, Katy Jackson et Michael B. Jackson pour 23ten

Horreur

76mn

UK / Irlande

Les « Magdalene laundries » ou « Magdalene asylums », ces couvents catholiques installés en Irlande étaient destinés aux femmes de petite vertue’ ou juste sans familles (fallen women) qui souvent avaient eu des enfants hors mariages. Elles étaient hébergées, nourries contre des tâches ardues, souvent de blanchisserie, et leurs enfants souvent vendus et adoptés, notamment par des familles aisées en Amérique. En tout près de 30.000 femmes y seraient passées entre le 18e et la fin du XXe siècle. Le scandale a été révélé tardivement durant les années 90, et le gouvernement irlandais s’est excusé officiellement en 2013.

Au cinéma, l’horreur de ces asiles, dirigés par des bonnes soeurs, ont fait l’objet de quelques films mémorables dont « The Magdalene Sisters » de Peter Mullan (Lion d’or à Venise en 2002) ou « Philomena » (2013) réalisé par Stephen Frears.

Ici le sujet est donc traité sous l’angle du film d’horreur. Il n’y avait pas besoin de rajouter grand chose à la réalité pour en révéler le côté horrifique de cette sordide histoire. Pourtant ici, les scénaristes y ont ajouté une histoire mêlant miracle, possession et messes noires, le tout filmé en « found footage », sous-genre horrifique qui pullule sur les écrans depuis le triomphe inattendu de « The Blair Witch Project » en 1999.

Durant les années 60, deux prêtres sont dépêchés dans un de ces couvents pour enquêter sur un prétendu miracle, une statue de la Vierge qui pleure des larmes de sang. Père Thomas (Lalor Roddy), le plus âgé, est un sceptique mais est rapidement scandalisé par le traitement infligé aux femmes recueillies dans le couvent. le plus jeune, le père John (Ciaran Flynn), qui documente l’enquête caméra à la main, est lui victime d’hallucinations et croit entendre et apercevoir des enfants la nuit. Or, comme l’indique la mère supérieure, il n’y a plus d’enfants au sein du couvent depuis la fin de la guerre. Lors de leur enquête, ils découvrent qu’une jeune fille, enceinte, est gardée dans les sous-sol, enfermée et attachée.

Le réalisateur et co-scénariste nord irlandais Aislinn Clarke, qui signe ici son premier long, a décidé de reproduire une image de caméra Super 8 pour plus de réalisme et c’est assez réussi. Le directeur de la photographie nous évite les tremblements excessifs à en donner la nausée, caractéristiques de trop de films en « found footage ».

Si comme je l’ai indiqué, le fait de rajouter une histoire mêlant possession, fantômes et satanisme n’était pas vraiment nécessaire, on doit bien avouer que ça marche assez bien. Des bons acteurs et une direction artistique de qualité font qu’on rentre bien dans l’ambiance, et le film est suffisamment court (76mn) pour qu’on en s’ennuie pas. Tout va presque trop vite et il y a parfois un sentiment de trop plein de thèmes horrifiques qui cumulés perdent de leur efficacité, mais au moins on évite les longueurs.

Mieux produit que la grande majorité des films d’horreur à petit budget, « The Devil’s Doorway » est une bonne surprise.