Review of: The Dam Busters
Guerre:
Michael Anderson

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Rating:
4
On 13 septembre 2020
Last modified:13 septembre 2020

Summary:

Un film de guerre impressionnant sur l'attaque la plus osée menée par la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale

Un film de guerre impressionnant sur l’attaque la plus osée menée par la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale

The Dam Busters (1955)

(Les briseurs de barrage)

Réalisé par Michael Anderson

Ecrit par R.C. Sherriff d’après le livre de Paul Brickhill et les mémoires de Guy Gibson

Avec Richard Todd, Michael Redgrave, Ursula Jeans, Basil Sydney,…

Direction de la photographie : Erwin Hillier / Direction artistique : Robert Jones / Montage : Richard Best / Musique : Leighton Lucas

Produit par W.A. Whittaker pour Associated British Picture Corporation (ABPC)

Guerre / Histoire

124mn

UK

Printemps 1942. Barnes Wallis (Michael Redgrave) joue avec ses enfants à un jeu de propulsion de balle quand le docteur de la famille arrive pour voir l’une de ses filles. Si celle-ci n’est pas soufrante, la femme de Wallis (Ursula Jeans) souhaite que le docteur demande à son mari de reposer. Mais Wallis s’empresse de raconter au docteur son projet de bombe rebondissante qui serait parfait pour s’attaquer aux trois barrages massifs de l’arsenal de la Ruhr en Allemagne. Le problème, c’est que l’armée ne semble guère croire au projet farfelu de Wallis.

Si depuis longtemps, les Britanniques pensaient que les barrages de la Ruhr, coeur industriel de l’Allemagne, étaient une cible prioritaire afin de déstabiliser les Allemands en ralentissant leur production d’acier, il aura fallu le génie de l’ingénieur et inventeur Barnes Wallis pour rendre ce projet fou du domaine du possible et une bonne force de persuasion pour convaincre l’armée !

Et pourtant au printemps 1943, dix neuf avions Lancaster spécialement équipés et 156 hommes sont mobilisés, des hommes expérimentés et triés sur le volet, britanniques, canadiens, américains ou encore néo-zélandais âgés de la vingtaine. Les équipages, menés par le commandant Guy Gibson, subirent six semaines d’entrainement intensif de vol à basse altitude (à 45 mètres !) mais ils n’apprirent quelle était la cible l’après-midi même. Les rumeurs parmi les recrues étaient alors qu’ils allaient s’attaquer à des cuirassés ou des bases de sous-marins (comme Brest).

Après de nombreux essais infructueux, le 29 avril 1943 la bombe rebondissante fut larguée avec succès. Mais on découvrit alors que le seul moyen pour larguer la bombe sans qu’elle se brise était de lâcher à moins de 20 mètres de hauteur ! Une problématique d’autant plus compliquée que la mission devait se faire la nuit et qu’il était impossible de mesurer une hauteur si faible avec les instruments de bord. Selon la légende, Gibson aurait trouver la solution en voyant lors d’un spectacle à Londres les projecteurs illuminés la scène ! Pour ce qui était de viser, l’armée mis au point un petit viseur en bois qui permettait de mesurer la distance entre les tours qui encadraient le barrage !

L’opération était précisément prévue le 16 mai en fonction de la lune et du niveau de l’eau, et il n’en fallut donc de très peu pour que la mission soit tout simplement annulée. Quand les hommes apprirent enfin leur mission, ce fut un choc compréhensible, « une mission suicide » d’après l’un des survivants mais ils ne pouvaient bien sûr faire marche arrière.

« The Dam Busters » suit rigoureusement le cheminement chaotique de Wallis pour faire aboutir son projet, le recrutement des équipes avec au centre Guy Gibson jusqu’aux attaques et au retour des survivants. Evidemment il y a une part romancée. Notamment le personnage de Guy Gibson, un homme très dur à la discipline stricte malgré son jeune âge (il avait 24 ans), est représenté ici d’une façon plus sympathique – notamment à l’aide de son compagnon canin, un chien noir baptisé « Nigger » (et rebaptisé dans les sous-titres « Trigger » !). On ne s’attarde pas non plus sur le troisième barrage qui n’a pas pu être détruit, ni on ne mentionne la polémique née par la suite. L’opération, très dangereuse, était-elle justifiable a posteriori, sachant que quelques mois plus tard les Allemands avaient réparé les barrages ? Le coût humain de l’opération n’est pas en tout cas pas oublié dans « The Dam Busters ».

Le film, très maitrisé et encore aujourd’hui impressionnant (la photographie aérienne signée Erwin Hillier est superbe), rend un très bel hommage à ce qui reste sûrement l’acte le plus fou mené par la Royal Air Force durant la seconde guerre mondiale. Un joli succès pour le réalisateur Michael Anderson qui lance sa carrière et l’amène à enchainer avec plusieurs grosses productions dont « 1984 » (la première version cinématographique de 1956) et un autre film de guerre maritime cette fois-ci « Battle Hell » (1957). Il signe également dans la foulée aux USA la fameuse adaptation du roman de Jules Verne avec David Niven « Around the World in 80 Days » (1957).

A noter que le DVD de StudioCanal, sorti en 2015, contient un documentaire passionnant enrichi de témoignages de plusieurs survivants de cette opération mythique.

DVD zone 2 FR. Studio StudioCanal (2015). Version originale sous-tirée en français. Bonus : documentaire « Le 617e escadron » (56mn)