Un docudrama sur l’histoire de l’aéronautique depuis Icare jusqu’aux années 40. Pas toujours digeste mais quel tour de force !

The Conquest of the Air (1936)

(La conquête de l’air)

Réalisé par Zoltan Korda, Alexander Esway, John Monk Saunders, Alexander Shaw et Donald Taylor

Ecrit par Peter Bezencenet (commentaires)

Directeur de la photographie : / Direction artistique (supervision) : William Cameron Menzies / Montage :(supervision) : Charles Frend / Musique : Arthur Bliss

Avec Laurence Olivier, Frederick Culley, Henry Victor, Charles Frend,…

Produit par Alexander Korda pour London Films

Docudrama / Historique

63mn

UK

« The Conquest of the Air » est un docudrama qui raconte comme son titre le laisse supposer la conquête des airs par des créatures a priori pas conçues pour voler : les êtres humains.

D’Icare à Leonardo Di Vinci en passant par nombres d’inventeurs fous qui en nombre considérable finirent par perdre la vie lors de leurs tentatives.

Les premiers hommes à voler dans les airs furent les frères Montgolfier le 21 novembre 1783 grâce un ballon propulsé par l’air chaud alimenté par un brasier. Parallèlement les ballons à gaz gonflés à l’hydrogène développés par Jacques Charles et les frères Robert connaissent un fort succès. L’ambassadeur de Naples à Londres, Vincenzo Lunardi (Laurence Olivier) en fait les premières démonstrations dans la capitale britannique, rapidement suivi par une première tentative réussie de traverser la Manche. Puis vinrent les dirigeables et les premiers modèle d’hélicoptères ou encore de planeurs conçus par Sir George Cayley (le père de l’aviation anglaise) en 1816. Techniques qui vont être encore améliorées par d’autres inventeurs comme l’Allemand Otto Lilienthal qui finira par mourir lors d’un de ses essais en 1896 et inspirera directement les frères Wright qui font décoller leur premier planeur motorisé en 1903.

Et là nous sommes qu’à la moitié du film qui en 63mn vous fait donc passer d’Icare à l’aviation moderne (en passant par sa première utilisation militaire à grande échelle pendant la 1ère guerre mondiale), s’attarde sur les prototypes toujours plus incensés ou les débuts de l’aviation commerciale, nous présente les nouveaux joujous de la Royal Air Force (à l’orée de la seconde guerre mondiale) avant de prodiguer un message de paix.

La narration se fend de nombreux détails historiques et techniques. Ca va très vite, les scènes sont liées entre elles par la narration tour à tour factuelle ou tragi-comique de Charles Frend, plus connu pour les cinéphiles comme… monteur (il supervise d’ailleurs également le montage du film) et réalisateur.

« The Conquest of the Air » est un projet pharaonique monté par Alexander Korda à la même époque que « Things to Come », film de SF basé sur l’oeuvre de HG Wells (et avec son implication directe). Comme « Things to Come », « The Conquest… » aura une genèse des plus diffficiles. Le tournage débutera en 1935, sera maintes fois arrêté, placardisé et recommencé avec différentes équipes. Il finira par sortir en catimini en 1936, sera à nouveau placardisé pour enfin resortir en 1940 à la demande du ministère de l’Air avec un passage ajouté qui met l’accent sur la préparation de la RAF face aux Allemands et une intervention de Churchill – grand ami de Korda : « Nous sommes en guerre et nous allons faire cette guerre. Nous perséverons dans cette guerre jusqu’à ce que l’autre camp en ait assez ». Et la narration conclut : « C’est seulement à ce moment-là que l’aviation reprendra son développement. Devant la plénitude de l’éther, il nous apparaît évident que transformer les cieux en champs de bataille est diamétralement contraire à l’aspiration de l’Homme pour l’azur : la quête de la paix dans le silence des nuages… »

C’est cette version de 1940 qu’on peut voir aujourd’hui. Le résultat est parfois limite indigeste du fait de sa rapidité et de la quantité d’informations qui est livrée au spectateur. Mais quel tour de force ! Les scènes sont reconstituées avec une richesse de détails assez incroyable – et évidement pour une bonne part intégralement puisque l’histoire de l’aéronautique a commencé bien avant celle du cinéma…

On notera une courte apparition mais mémorable de Laurence Olivier dans la peau d’un excentrique inventeur italien. Le film n’oublie pas de divertir le spectateur en injectant une bonne dose d’humour parmi toutes les informations assénées à un rythme trépidant.

En France, nous pouvons voir ce film dans une copie correcte vue son âge grâce à l’éditeur Elephant Films (en DVD à l’unité ou dans le coffret « Le cinéma en guerre »).

DVD zone 2 FR. Studio Elephant Films (2015). version originale sous-titrée en français. Bonus : présentation de Jean-Pierre Dionnet.

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