Un classique du film de loups garous qui a plutôt mal vieilli. Le film garde toutefois un charme unique grâce à sa composition visuelle.

La Compagnie Des Loups - Neil Jordan

The Company of Wolves (1984)

(La compagnie des loups)

Réalisé par Neil Jordan

Ecrit par Angela Carter et Neil Jordan adapté d’une nouvelle d’Angela Carter

Avec Sarah Patterson, Angela Lansbury, David Warner,…

Directeur de la photographie : Bryan Loftus

Musique : George Fenton

Produit par Stephen Woolley et Chris Brown pour ITC et Palace Pictures

Tourné aux studios de Shepperton

Fantastique

UK

Rosaleen (Sarah Patterson) est une jeune adolescente qui rêve de loups garous. Dans ses rêves, elle habite dans un village fantasmé et hors du temps perdu dans la forêt, et sa grand mère lui raconte d’inquiétantes histoires.

La compagnie des loups - affiche« The Company of wolves » est le second film du réalisateur irlandais Neil Jordan. Le film se veut conte de fées pour adulte, à mille lieues des enfantillages de Disney.

Pour autant, Neil Jordan ne donne pas l’impression de vouloir rendre son film réaliste. L’introduction, située dans la campagne anglaise contemporaine, ne sert qu’à une chose : nous montrer qu’on suit les rêves d’une adolescente ordinaire. Le monde rêvé de Rosaleen est fait de champignons géants en plastique, de paysages peints,… Tout respire le studio, et Jordan semble avoir fait le choix, qui peut être déstabilisant pour le spectateur contemporain habitué aux effets numériques, de rendre les artifices évidents.

Les images sont souvent très belles mais artificielles. Sûrement de façon moins volontaire, les nombreuses transformations en loup garou, très graphiques, font aujourd’hui plutôt rire. Rien à voir avec la fameuse transformation de « An American Werewolf in London » pourtant filmée trois ans plus tôt. Mais encore une fois, même si le côté très artificiel de ces scènes peut aujourd’hui prêter à sourire, le film ne cherche aucunement le réalisme (en tout cas c’est l’impression qu’il donne aujourd’hui), et c’est ce qui le sauve du ridicule.

Via les légendes de loup garou, Neil Jordan et sa co-scénariste Angela Carter nous parlent de la sexualité féminine, d’éveil des sens et de la rupture nécessaire avec le cocon familial. Tout ceci est très bien et ce n’est pas Bruno Bettelheim qui leur donnera tord. Mais pour être honnête, j’ai trouvé toute cette lecture psychologique un peu lourdingue.

« The Company of wolves » n’est pas sans charme et personnalité. Mais, au delà d’un manque global de rythme (on notera de nombreux plans tirés en longueur), son plus grand tord reste son manque de subtilité dans son approche psychologique. Si vous rajoutez à cela des choix visuels qui, bien que très forts, ont quelque peu vieilli avec le temps, le film a pour moi perdu de sa splendeur.

[xrr rating=6/10]

DVD Opening. Version originale sous titrée en français et version française.