Un drame horrifique autour du mythe du loup garou qui sert ici comme métaphore, pas toujours très subtile, de la violence familiale
The Beast Within (2024)
Réalisé par Alexander J. Farrell
Ecrit par Greer Ellison et Alexander J. Farrell
Avec Kit Harington, Ashleigh Cummings, James Cosmo, Caoilinn Springall,…
Direction de la photographie : Daniel Katz / Production design : Russell De Rozario / Montage : Matthieu Laclau / Musique : Jack Halama et Nathan Klein
Produit par Sebastian Street, Evan Ross, Martin Owen, Alex Chang et Jack Christian
Drame / Horreur
97mn
UK
Willow (Caoilinn Springall) vit dans une ferme reculée avec ses parents Noah (Kit Harington) et Imogen (Ashleigh Cummings) ainsi que son grand père maternel Waylon (James Cosmo). Willow est habituée à être témoin de choses étranges et des absences répétées de son père. Mais ces temps-ci un jour elle découvre son secret. Son père est un loup garou.
« Je suis un lâche mais je suis aussi un monstre » dira Noah à sa fille, comme pour s’excuser. Mais même quand il est humain, il y a toujours chez Noah cette violence qui peut ressurgir n’importe quand via un regard, un mot ou jusqu’à une colère noire. Willow ne se sent jamais en sécurité, fait régulièrement des crises de panique, même si ses parents veulent croire que la condition de Noah peut être contenue, contrôlée par un rituel immuable mis en place les soirs de pleine lune. « Rien ne change » est la devise de la famille. Mais le croient-ils vraiment ? Si l’on en juge par leurs mines inquiètes, renfrognées, souvent désespérées, non. Le couple s’accroche au temps gagné sur l’inévitable. Le grand père sait que la situation est intenable mais se sent impuissant.
Il ne faut pas être un génie pour comprendre la métaphore sur la violence familiale. Si vous aviez le moindre doute, le proverbe cité au début du film fera l’affaire : « Il y a deux loups dans chacun de nous… Ils sont toujours en guerre ».
On est dans le drame familial jusqu’à la nuit fatale où il bascule vraiment dans l’horreur avec les grosses ficelles horrifiques qui sont autant de petites facilités scénaristiques (la voiture qui ne démarre pas…). Le film est bien moins subtile qu’il aimerait l’être.
L’ambiance générale du film fonctionne bien surtout grâce aux acteurs même si on peut leur reprocher un manque de subtilité (mais induit par la platitude des personnages). Ce n’est pas une reproche qu’on peut faire en tout cas à la jeune irlandaise Caoilinn Springall qui a fait ses débuts à l’écran quatre ans plus tôt, à l’âge de huit ans, aux côtés de George Clooney dans « The Midnight Sky » (2020). Dans le rôle de Noah, il est à peine besoin de présenter le londonien Kit Harington, devenu une star grâce à son rôle de Jon Snow dans « Games of Thrones ». Il retrouve ici l’acteur écossais James Cosmo qui est également passé par la case « Games of Thrones ». Quant à Ashleigh Cummings qui joue la mère de Willow, elle avait déjà travaillé avec Caoilinn Springall sur « Citadel » (une série américaine mais tournée entre l’Angleterre et la Slovénie). Bref, le monde est petit.
Un mot quand même du réalisateur et co-scénariste Alexander J. Farrell. D’abord photographe, le Britannique a débuté à la réalisation avec les documentaires « Lighthouse Lesvos » (2016), « Refugee » (2018) et « Making a Killing » (2023). Il s’agissait de son premier long de fiction.
Le film est sorti directement cet été sur Amazon Prime dans plusieurs pays (mais pas la France pour l’instant).