Le grand retour de Christopher Smith à l’horreur, un film de maison hantée un peu trop classique mais bien fichu

The Banishing (2020)

(The Banishing: La Demeure du mal)

Réalisé par Christopher Smith

Ecrit par David Beton, Ray Bogdanovich et Dean Lines

Avec Jessica Brown Findlay, John Heffernan, Anya McKenna-Bruce, Sean Harris, John Lynch, Jean St. Clair,…

Direction de la photographie : Sarah Cunningham / Production design : Chris Richmond / Montage : Richard Smither / Musique : Toydrum

Produit par Maya Amsellem, Laurie Cook, Sharon Harel et Jason Newmark pour WestEnd Films

Horreur

UK

A la fin des années 30, alors que le fascisme monte en Europe, Marianne (Jessica Brown Findlay), rejoint son mari, le révérend Linus (John Heffernan) avec sa fille Adelaide (Anya McKenna-Bruce) dans sa nouvelle paroisse. Mais le presbytère a été lieu d’un horrible crime trois auparavant, qui a été caché par l’évêque Malachi (John Lynch). Un étrange personnage, occultiste, Harry (Sean Harris) vient prévenir Linus du mensonge de l’évêque et que le presbytère a été construit sur le monastère d’un ordre obscure. Mais Linus le renvoie.

Après dix ans d’absence dans l’horreur, « The Banishing » marque le retour au genre de Christopher Smith, l’un des réalisateurs les plus intéressants du « new horror » avec « Creep » (2004), « Severance » (2006), « Triangle » (2009) et « Black Death » (2010).

Pour son retour, il tourne pour une fois un scénario non écrit par lui qui s’inspire du fameux « Borley Rectory », baptisée la maison la plus hantée d’Angleterre, et qui a fait l’objet de nombreux films ces derniers temps – quatre films depuis 2017 dont le plus intéressant est le docudrama « Borley Rectory: The Most Haunted House in England » (2017).

Ici nous avons affaire aux derniers occupants du lieu, Linus et  Marianne Foyster. Mais il n’y a pas de tentative de coller à la réalité (Foyster est changé en Forster et le nom du lieu Borley n’est jamais prononcé, on le voit juste sur une affiche du mur de la chambre d’ Harry, l’occultiste).

A partir de cette histoire connue, les scénaristes inventent une trame où Marianne, qui a eu une enfant illégitime, est la victime idéale du lieu, par la culpabilité qui la hante. Adelaide se retourne contre sa mère, Marianne entend des voix et croit voire un moine qui assassine la bonne. Linus, qui tombe sur la bible profanée du précédent révérant, n’est pas épargné par les hallucinations qui nourrissent sa jalousie.

Christopher Smith construit un film de maison hantée un peu trop classique mais efficace et avec un joli casting. Si on est assez loin de ses films d’horreur plus personnels, l’ambiance est bien travaillée et les personnages intéressants. Marianne arrivera-t-elle à passer outre sa culpabilité de mère célibataire et donc à sauver sa peau ? Comme le dit le réalisateur dans le dossier de presse du film, « les fantômes sont les démons que vous enfouissez en vous, ceux qui vous hante».

Certains pourront regretter le parallèle fait entre le fascisme et l’église mais le coeur de l’intrigue se situe là, et l’intégrisme religieux n’est pas si éloigné en matière de mal absolu.

DVD/Blu-ray FR. Studio Lonesome Bear (2021). Version originale sous-titrée en français