Un drame sur un sujet dur (les traumatismes cérébraux), traité avec optimisme et sensibilité (grâce à un excellent casting) mais avec parfois un peu trop de mélo.
The Almond and the Seahorse (2022)
Réalisé par Celyn Jones et Tom Stern
Ecrit par Celyn Jones et Kaite O’Reilly d’après la pièce de Kaite O’Reilly
Avec Rebel Wilson, Charlotte Gainsbourg, Trine Dyrholm, Celyn Jones, Meera Syal,…
Directeur de la photographie : Tom Stern / Production design : Gini Godwin /Montage : Mike Jones / Musique : Gruff Rhys
Produit par Alex Ashworth, Alison Brister, Andy Evans et Sean Marley
Drame
96mn
UK
Sarah (Rebel Wilson) et Toni (Charlotte Gainsbourg) ne se connaissent pas mais toutes deux ont un conjoint qui ont subi des dommages cérébraux et perdent la mémoire, suivis par le Dr Falmer (Meera Syal) dans une maison de santé spécialisée. Alors que la situation de leurs conjoints respectifs se détériorent et qu’ils perdent leur autonomie, obligeant à une hospitalisation, Sarah et Toni ont une affaire, aussi improbable que réparatrice.
« The Almond and the Sea Horse » parle d’un sujet difficile. Si dans l’esprit du public, les pertes de mémoire qui affectent les personnes agées dans le cadre d’Alzheimer sont connues, de tels troubles peuvent également atteindre des personnes beaucoup plus jeunes. Joe, le mari de Sarah, a ainsi des troubles de mémoire suite à un cancer du cerveau et Gwen, la conjointe de Toni, suite à un accident de voiture. Dans les deux cas, les liaisons cérébrales impliquent une perte de mémoire quasi quotidienne, et chaque jour ils se réveillent sans se souvenir de ce qui est arrivé, ni du temps qui a passé.
On imagine la dureté de cette réalité pour le conjoint. Que ce soit pour Sarah qui vit cela depuis deux ans ou Toni depuis quinze ans. Et quand les choses s’empirent, une hospitalisation est inévitable, avec le sentiment de rupture et de perte pour celui qui reste seul.
L’histoire de ces quatre personnages est racontée avec sensibilité. Et heureusement ils sont interprétés par un casting international talentueux et audacieux pour un film indépendant britannique : l’actrice australienne Rebel Wilson (qu’on a plutôt l’habitude de voir oeuvre dans un registre comique), la Française Charlotte Gainsbourg et la Danoise Trine Dyrholm. Le quatrième personnage principal, celui de Joe, est interprété par le Gallois Celyn Jones qui co-signe la réalisation (avec le directeur de la photo Tom Stern) et le scénario.
« The Almond and the Sea Horse » (le titre fait référence à deux parties du cerveau) est adapté d’une pièce de Kaite O’Reilly par cette dernière et donc Celyn Jones qui avait déjà joué le rôle de Joe dans la pièce originale.
S’il y a une tentative de créer un certain lyrisme visuel et de dégager une dose d’optimisme et d’humour d’un sujet grave, le film a malheureusement tendance à tomber inutilement dans des errements mélodramatiques, notamment via une musique trop présente.
« The Almond and the Sea Horse » a été présenté en compétition au Festival de Film du film britannique de Dinard où il a reçu le prix spécial du jury. Au moment où j’écris ces lignes, le film n’a pas encore de distribution française prévue mais sortira dans les salles américaines, australiennes et britanniques.