Comédie « welshienne » en roue libre, « The Acid House » ne réconciliera pas l’auteur avec ses détracteurs
The Acid House (1998)
(Acid House)
Réalisé par Paul McGuigan
Ecrit par Irvine Welsh
Avec Stephen McCole, Maurice Roëves, Kevin McKidd, Ewen Bremner,…
Directeur de la photographie : Alasdair Walker
Produit par Picture Palace North et Umbrella Productions Limited
Comédie
110 mn
UK
Le même jour, Boab est viré de son équipe de foot, de chez ses parents, par son boss et par sa copine. Le comble ? Dieu a décidé de s’occuper de son cas… Un homme, bien trop gentil, se laisse martyriser par sa femme et son voisin… Suite à un trip et à un coup de foudre (littéralement), Coco Brice retombe à l’état de nourrisson tout en se réincarnant dans un vrai nourrisson.
Après le triomphe de Trainspotting en 1996, la tentation était forte de ré-adapter une autre oeuvre de l’écrivain écossais. Cette fois-ci, c’est « The Acid House », trois nouvelles d’un recueil publié en 1995 qui sont adaptées pour former un seul film composé de trois segments.
Opportuniste ? sans aucun doute. Mais le fait de laisser l’écrivain signer le scénario pouvait présager d’un film sans concession. Et il est vrai que le film est audacieux avec ses personnages baignant dans la vulgarité crasse et son Dieu pas piqué des hannetons qui jure et est injuste juste par ce que… On reconnait bien les personnages et le ton d’Irvin Welsh !
Pour autant, à l’écran on voit surtout l’oeuvre d’un cinéaste inexpérimenté qui se laisse dépasser par les événements. Evidemment à l’époque de « Trainspotting », Danny Boyle était encore en début de carrière mais il avait déjà une solide expérience télé et un premier long remarqué derrière lui. Paul McGuigan pèche ici surtout par inexpérience. Il laisse les personnages et les situations le dépasser et cède à des tics clipesques. Et les acteurs sont en roue libre (l’accent écossais est très sympathique, les décors bien crades mais le réalisme social fait assez artificiel – peut être à cause du mélange audacieux et pour le coup un peu foireux avec le fantastique ?).
Bref, « Trainspotting » était déjà sur le fil du rasoir, mais « The Acid House » sombre dans le n’importe quoi lourdingue à plusieurs reprises (surtout pendant son dernier segment). Après c’est du Irvin Welsh, brut de brut donc il ne faut pas non plus trop s’étonner !
La bande son, trop étudiée et branchouille, pourra également agacer par son opportunisme commercial, et est plutôt en contradiction avec l’image d’intégrité revendiquée par le film.
Je ne doute pas de la bonne volonté de Paul McGuigan. A noter qu’à l’origine il ne devait signer que le premier segment, mais devant le résultat, la production lui a demandé de signer les deux autres. Personnellement je trouve le résultat un peu creux et facile, et pas très bien filmé.
McGuigan a par la suite réalisé des thrillers assez appréciés : « Gangster number one » (2000) ou encore « Lucky Number Slevin » (2006) mais aussi le cachetonesque « Push » (2009). Il s’est depuis consacré à la télé britannique (Monroe, Sherlock) puis US pour laquelle il a signé deux pilotes de séries (« Devious Maid » et « Lucky 7 »). Il revient au cinéma (US) en 2015 avec une nouvelle adaptation de Frankenstein.
[xrr rating=5/10]
DVD Cinéma Indépendant Zone 2 FR. Version anglaise sous-titrée en français et version française.