Review of: Supacell
Science Fiction:
Rapman

Reviewed by:
Rating:
3
On 3 juillet 2024
Last modified:3 juillet 2024

Summary:

Une série où des habitants noirs du Sud de Londres se retrouvent dotés de super pouvoirs. Parfois originale, parfois convenue, mais un bon divertissement

Une série où des habitants noirs du Sud de Londres se retrouvent dotés de super pouvoirs. Parfois originale, parfois convenue, mais un bon divertissement

Supacell (2024)

Série créée et écrite par Rapman

Réalisée par Rapman et Sebastian Thiel

Avec Tosin Cole, Nadine Mills, Eric Kofi Abrefa, Calvin Demba, Josh Tedeku, Adelayo Adedayo, Ghetts, Eddie Marsan,…

Direction de la photographie : Aaron Reid et Sam Heasman / Production design : Paul Cross / Montage : Fiona Colbeck, Jo Smyth,… / Musique : Sillkey /

Produit par Joanna Crow pour New Wage Agency

Série 1 (6 épisodes) : 1ère diffusion sur Netflix (global) le 27 juin 2024

Thriller / Science-Fiction

UK

Des gens ordinaires se retrouvent soudainement avec des super pouvoirs. L’idée n’est pas nouvelle. C’est même la base de certains héros ou méchants classiques des comics (Spider Man,…). En matière de série télé, on pensera inévitablement à la série américaine « Heroes » (2006-2010). De même pour la cause de cette transformation : un gène qui aurait muté (on trouve cette idée dans nombre de films de zombies). Plus intéressant est le fait que la mutation ne semble se produire que chez des noirs d’un quartier du sud de Londres !

Disons-le tout de suite, la raison de ce point de départ intriguant n’est pas clairement expliquée dans cette première saison de six épisodes, dont la fin suggère une suite (non encore confirmée par Netflix à ce jour – mais alors que j’écris ces lignes la série n’est disponible que depuis une semaine sur la plateforme – et malgré un accueil parfois enthousiaste de certains critiques comme dans « The Guardian » on ne semble pas se diriger vers un accueil triomphal à la « Fallout » sur PrimeVideo qui a été renouvelée avant même sa diffusion).

Dans cette première saison, nous suivons cinq personnages aux occupations diverses et aux pouvoirs qui le sont tout autant : un livreur (suspension temporelle et téléportation), une infirmière (télékinésie), une petite frappe qui se rêve dealer en chef (invisibilité), un jeune abandonné par sa mère et qui a appris à s’en sortir tout seul (rapidité et guérison) et un père de famille qui sort tout juste de prison (force herculéenne). En même temps qu’ils vont découvrir leurs pouvoirs, ils vont être pris en chasse par une mystérieuse organisation (étatique ?) qui a pour but d’emprisonner ces dangereux spécimens.

Ces personnages sont certes un peu caricaturaux, aussi bien dans leurs personnalités que dans leurs enjeux personnels. Ils profitent néanmoins d’excellents interprètes qui leur donnent une consistance bienvenue. Par ailleurs, le concepteur Rapman (Andrew Onwubolu de son vrai nom) a la bonne idée d’injecter du réalisme social à l’anglaise dans une formule un peu usée… Même si là encore il n’est pas novateur (coucou « Misfits », la série diffusée entre 2009 et 2013 sur Channel 4 où de jeunes délinquants condamnés à des travaux d’intérêt général sont soudainement dotés de super pouvoirs suite à un orage).

Mais surtout, on ne peut qu’apprécier le renversement des codes du cinéma de genre où trop souvent la majorité des héros sont blancs. Ici pratiquement l’ensemble du casting est noir et quasiment les seuls rôles interprétés par les blancs sont des rôles de méchant (dont le fabuleux Eddie Marsan qui joue ici le rôle de co-directeur de la mystérieuse organisation qui a pris en chasse nos super héros improvisés).

Rapeur britannique, comme le laisse deviner son surnom, Onwubolu, né à Londres il y a 35 ans de parents nigérians, ne fait pas ici ses débuts derrière la caméra (en tant que scénariste et réalisateur). Il était à l’origine de plusieurs séries youtube dont « Blue Story » qu’il a adapté au cinéma avec succès en 2019. Il devrait bientôt réaliser aux USA une adaptation du film de Jacques Audiard « Un prophète » (2009).

Il est à espérer que Netflix renouvellera la série, car de nombreuses questions n’ont pas encore de réponse. En espérant que Rapman ait une ferme idée de là où il veut aller avec son histoire (là encore citons « Heroes » comme parfait exemple de série qui, après un démarrage solide, a sombré dans le n’importe quoi).

Série disponible en France sur Netflix.