comédie:
John E. Blakeley

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3
On 21 juillet 2020
Last modified:30 juillet 2020

Summary:

Une comédie anarchique consacrée à l'une des stars les plus incontrôlables du music hall, le mancunien Frank Randle

Une comédie anarchique consacrée à l’une des stars les plus incontrôlables du music-hall, le mancunien Frank Randle

Somewhere in Camp (1942)

Réalisé par John E. Blakeley

Avec Frank Randle, Harry Korris, Robbie Vincent, Dan Young, Antoinette Lupino, John Singer,…

Direction de la photographie : Stephen Dade / Direction artistique : W.J. Hemsley / Montage : Charles Knott / Musique : Albert W. Stanbury

Produit par John E. Blakeley pour Mancunian Film Corporation

Tourné aux studios Riverside à Londres

Comédie / Guerre

88mn

UK

Dans un camp d’entraînement militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, le sergent Korris (Harry Korris) a quelque difficulté à discipliner son bataillon, composé de quelques retardés notoires, comme les soldats Enoch (Robbie Vincent) et Randle (Frank Randle). Pendant ce temps, le soldat Jack Trevor (John Singer) aimerait bien sortir avec Jean (Antoinette Lupino) la fille du commandant du camp, mais ce dernier préférerait qu’elle sorte avec un gradé.

« Somewhere in Camp » est produit par Mancunian Film, une maison de productions de Manchester fondée par John E. Blakeley au milieu des années 30. Bien que les films soient tournés à Londres, Mancunian Film est spécialisé dans les films à destination du Nord de l’Angleterre, mettant en vedette des stars locales du music-hall. Dans leur premier film « Boots! Boots » (1934), ils font ainsi tourner pour la première fois à l’écran George Formby, qui connaîtra une période de gloire au cinéma surtout pendant la guerre, notamment chez Ealing.

Ici, Mancunian Film consacre un deuxième film à l’une des plus grandes stars du music-hall dans le nord-ouest de l’Angleterre, Frank Randle. Après « Somewhere in England » (1940), Randle reprend ici son rôle de soldat incontrôlable et anarchiste. Un rôle qui lui sied à merveille, car Frank Randle était dans la vraie vie un danger public, alcoolique, insultant les autorités et jetant régulièrement son dentier (!) dans le public… Résultat, il se faisait souvent interdire de séjour dans les villes où il séjournait et il n’est jamais monté sur une scène londonienne (et c’était pour lui une fierté) !

De toutes les stars du music-hall, Frank Randle est sûrement la plus subversive. Glissez ce genre de personnage dans un film de guerre, et vous n’avez pas vraiment une comédie de propagande typique de la période. Le soldat Randle n’est pas du genre à se plier à l’autorité de ses chefs, c’est une tornade édentée qui s’en prend à tout le monde. Et il vaut mieux pas être sur son passage si on veut éviter une pluie d’insultes !

Comme tous les films que Randle a tournés pour Mancunian (10 films entre 1941 et 1954) « Somewhere in Camp » est une comédie rustre destinée au public qui le connaît déjà. Pas sûr que le film ait même été distribué ailleurs, même à Londres. « Somewhere in the Camp » n’a pas vraiment de scénario, mais propose à la place une succession de routines menées par Randle et ses compères puis quelques morceaux chantés. Ça n’a pas beaucoup de sens, mais qu’importe !

Heureusement pour nous, les films de Randle ont survécu, témoignages d’une époque, mais aussi d’un humour brut qu’on voit assez rarement dans les productions cinématographiques plus abouties mais aussi plus policées comme celles de Will Hay et de George Formby.

Coffret DVD UK. Studio Simply Media. Coffret « Frank Randle Triple Bill » avec également « Somewhere on Leave » (1943) et « Home Sweet Home » (1945). Aucun sous-titre, ni bonus