Horreur:
Mark Nuttall et Nigel Horne

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3
On 13 novembre 2021
Last modified:13 novembre 2021

Summary:

Des soldats allemands accompagnent des nazis pour une mission secrète dans les tréfonds d'une forêt hantée en Roumanie. Un film de nazisploitation avec de bonnes idées mais qui pêche par sa réalisation

Des soldats allemands accompagnent des nazis pour une mission secrète dans les tréfonds d’une forêt hantée en Roumanie. Un film de nazisploitation avec de bonnes idées mais qui pêche par sa réalisation

Soldiers of the Damned (2015)

Réalisé par Mark Nuttall

Ecrit par Nigel Horne

Avec Gil Darnell, Miriam Cooke, Tom Sawyer, Lucas Hansen,…

Direction de la photographie : James Martin / Production design : Tabitha Quitman / Montage : Tom Grimshaw et Ian Moore / Musique : Tug

Produit par Nigel Horne et Stephen Rigg

Horreur / Guerre

UK

En 1944, le major allemand Kurt Fleischer (Gil Darnell) et son régiment basés en Roumanie, sont envoyés en mission secrète dans une forêt hantée avec le professeur Anna Kappel (Miriam Cooke). Fleischer n’y va pas de bon coeur car on refuse de lui dire quel est l’objectif réel de la mission, que Kappel est son ex, qu’ils sont accompagnés d’un major SS (Lucas Hansen) et qu’en plus la forêt se trouve derrière les lignes ennemies en territoire occupé par les Russes. Mais Fleischer a-t-il vraiment le choix ? Non. Du coup son objectif principal est de ramener ses hommes vivants. Mais c’est mal parti !

C’est assez rare de voir un film où les soldats allemands sont les « héros » du film. Mais le scénariste Nigel Horne fait la distinction valable entre soldats et nazis. Ca nous est expliqué clairement dès le début pendant une présentation. Pendant la seconde guerre mondiale, tous les soldats allemands ne sont pas des nazis. Après quatre ans de guerre, le major Kurt Fleischer pense d’ailleurs que l’Allemagne serait mieux vaincue que vainqueur avec les SS de Himmler.

Le film s’inspire comme beaucoup de films d’horreur autour des nazis (mais c’est aussi un thème central dans Indiana Jones) de l’intérêt de Himmler dans l’occultisme, et des recherches qu’auraient mené les nazis dans ce sens. Ici ils sont particulièrement intéressés par un artefact qui leur permettraient de contacter des Dieux qui pourraient être les ancêtres des Aryens !

L’idée de départ de « Soldiers of the Damned » est intéressante, et assez originale en matière de films de nazisploitation (ces films d’horreur où les monstres sont des nazis). Evidemment, le nazi de service est particulièrement odieux. Il s’est déjà frotté au major Kurt Fleischer qui s’est opposé à ses ordres d’exécuter des enfants (Fleischer évitera de tout juste la disgrace grâce à sa médaille de combatant qui lui a été donnée par le Führer en personne).

Evidemment, leur expedition dans la forêt hantée ne va pas être de tout repos, et les phénomènes surnaturels vont bientôt décimer la troupe.

Là où « Soldiers of the Damned »  pêche c’est par l’execution. La forêt hantée (à noter que le tournage a eu lieu dans le comté de Cumbria dans le Nord-Ouest de l’Angleterre) est de fait visuellement bien trop banale. Un peu de travail sur l’ambiance aurait été le bienvenue (quelques scènes de nuit, un peu de brouillard n’auraient pas été de trop). Du coup la tension n’est pas là, même s’il y a quelques bonnes idées, comme ce char qui tombe du ciel ! Les effets visuels  trahissent le manque de budget (surtout quand un des personnages est touché par une balle – l’effet rajouté en post production fait pour le moins amateur).

Il y a aussi quelques erreurs idiotes comme cette carte au début du film qui nous présente la situation des Allemands attaqués de plein fouet par les Russes sur le front de l’Est et où on voit marqué notamment « République Tchèque » et « Slovaquie » qui n’existaient bien sûr pas à l’époque.

Ce manque de moyens, de finitions et de travail sur l’ambiance horrifique gâche un peu le plaisir. Sans être un mauvais film, « Soldiers of the Damned » aurait mérité une réalisation plus travaillée. Mark Nuttall, qui réalise habituellement des storyboard pour la télévision et le cinéma britanniques, signait ici sa première réalisation de long métrage, et nul doute que son manque d’expérience et aussi le manque de moyens n’ont pas permis d’exploiter correctement un scénario à l’origine plutôt prometteur.

Le film n’est pas disponible à ma connaissance en DVD français, mais il est disponible (à date de novembre 2021) sur Amazon Prime – seulement en version française (de qualité moyenne).