Review of: Silent Scream
Drame:
David Hayman

Reviewed by:
Rating:
3
On 23 mars 2021
Last modified:6 février 2024

Summary:

Un biopic arty et peu orthodoxe d'un homme condamné à la prison à perpétuité pour meurtre et dévoré par sa folie et la drogue qu'on lui fournit pour le calmer

Un biopic arty et peu orthodoxe d’un homme condamné à la prison à perpétuité pour meurtre et dévoré par sa folie et la drogue qu’on lui fournit pour le calmer

Silent Scream (1990)

Réalisé par David Hayman

Ecrit par Bill Beech et Jane Beech

Avec Iain Glen, Andrew Barr, Kenneth Glenaan, Anne Kristen, Robert Carlyle,…

Direction de la photographie : Denis Crossan / Production design : Andy Harris / Montage : Justin Krish / Musique : Callum McNair

Produit par Paddy Higson pour BFI Production

Biopic / Drame

85mn

UK

En 1963, Larry Winters (Ian Glen), un parachutiste originaire de Glasgow, braque un pub dans le quartier de Soho à Londres, et tire sur le barman. Arrêté, il échappe juste à la peine de mort et est condamné à la prison à perpétuité. Après des années en prison normale, marquées par des crises de violence et de folie, il est drogué aux barbituriques pour le calmer, puis muté dans une prison spéciale où les détenus ont plus de liberté. Il passe ses journées à écrire textes et poèmes et à jouer de la guitare. Mais ses démons ne le quittent jamais et il finira par mourir dans sa cellule d’une overdose en 1977 à l’âge de 34 ans.

Un petit recueil composé de divers textes, « Silent Scream » est publié en 1979 (jamais réédité depuis). Les scénaristes Bill et Jane Beech (Bill Beech avait rencontré Winters en prison) se sont largement inspirés des poèmes et textes de Winters qui sont cités à de nombreuses reprises dans le film.

Je vous ai résumé brièvement la vie de Larry Winters car le film semble prendre pour acquis que vous connaissez déjà son histoire. Ne vous attendez pas à un biopic classique, « Silent Scream » passe d’une période à une autre sans logique apparente. Des souvenirs de son enfance ou de son passage à l’armée ou de la journée fatale à Soho. Scènes entrecoupées de clips fantasmagoriques sorties du cerveau fou de Winters.

On ne va pas se cacher la vérité, le film est dur à suivre, à en devenir exaspérant. Il ne donne pas non plus de réponse claire à la folie de Winters. Juste des pistes à peine ébauchées. Si vous cherchez donc un film facile à suivre, avec une intrigue construite et des réponses aux questions posées, « Silent Scream » n’est pas pour vous.

Pour autant, « Silent Scream » n’est pas un mauvais film. La prestation de l’acteur écossais Ian Glenn dans le rôle de Larry Winters est sidérante, et lui vaudra un ours d’argent au festival de Berlin.  La réalisation, très arty, de David Hayman, acteur écossais qui faisait ici ses débuts à la réalisation sur grand écran après s’être fait la main sur des épisodes de séries, est audacieuse et frontale.

A noter que Hayman lui-même avait fait la connaissance en prison de Winters quand il était membre d’une troupe théâtrale de Glasgow. Il aura d’ailleurs l’occasion d’incarner en tant qu’acteur pour la télévision écossaise, Jimmy Boyle, ancien mafieux lui-même passé comme Winters par l’unité spéciale de la prison de Glasgow (« A sense of Freedom », 1979).

Pour en revenir à « Silent Scream », notons que la production a pu s’assurer la collaboration de la plus grosse prison d’Ecosse, où était incarcéré Winters, la prison Barlinnie de Glasgow. Cette coopération inespérée rajoute au côté très réaliste des scènes de prison.

DVD zone 2 UK. Studio BFI. Version originale avec sous-titres en anglais optionnels. Aucun bonus