Un drame horrifique à l’atmosphère très travaillé, aux superbes images, mais qui pèche par une écriture inaboutie
Shepherd (2021)
Ecrit et réalisé par Russell Owen
Avec Tom Hughes, Kate Dickie, Greta Scacchi, Gaia Weiss,….
Direction de la photographie : Richard Stoddard / Production design : Chris Richmond / Montage : Jim Page et Christopher Thornton / Musique : Callum Donaldson
Produit par Aslam Parvez et Karim Prince Tshibangu pour Golden Crab Film Production et Kindred Film
Drame / Horreur
103mn
UK
Récemment veuf, Eric Black (Tom Hughes) décide de s’isoler et répond à une annonce de berger sur une ile désertique au large de l’Ecosse. Lui, son chien et les moutons. Mais est-il sûr qu’il n’y a personne d’autre ? Ou peut-être juste ses cauchemars causés par un sentiment de culpabilité ? Si oui, pourquoi ?
Ce qui frappe d’emblée dans « Shepherd’ c’est la beauté formelle. Les paysages arides de l’ile de Hull et du Great Orme Country Park au nord du pays de Galles, qui servent de décor naturels sont superbement filmés en format Panavision 2.35:1 par le réalisateur de la photographie gallois Richard Stoddard. Un format classique mais qui sied à merveille aux paysages qui semblent s’étendre à l’infini.
La deuxième chose, c’est la musique d’ambiance omniprésente pour renforcer l’ambiance inquiétante. Un classique du film d’horreur atmosphérique. C’est dommage car « Shepperd’ n’en avait pas vraiment besoin. Les images suffisaient et des silences auraient été parfois la bienvenue et plus efficace pour illustrer l’isolement.
L’intrigue, construite autour du sentiment de culpabilité d’Eric, est moyennement convaincante. Un souci d’écriture à mon humble avis. J’ai successivement l’impression, subjective, que le scénariste et réalisateur Russell Owen hésite constamment entre la crainte d’en dire trop (et de tuer le mystère) et celle d’en dire pas assez (à en devenir abscons).
Mais nul doute qu’Owen a mais toute son énergie dans son film. Afin de financer « Shepherd », un projet de longue date, le réalisateur gallois a accepté de tourner un premier long métrage « Patients of a Saint », également connu sous le nom d’ ‘Inmate Zero » (2020), une histoire de zombie qui se déroulait déjà sur une île.
« Il m’a fallu 17 ans (pour tourner Shepherd). Lorsque je cherchais des financements, on me disait « mais, qu’avez-vous fait exactement ? » J’aurais pu réaliser 400 spots publicitaires, ça n’avait aucune importance. Je n’avais pas d’Oscar, et il était inutile de demander un financement public, car je n’avais pas les qualifications pour y prétendre » confie-t-il au site Cineopera.org.
Avec « Shepherd », il a réussi en tout cas à réunir à des talents comme le directeur de la photographie Richard Stoddard et un casting minimaliste mais de grande qualité autour de Tom Hughes (The English) avec Greta Scacchi (Heat and Dust, The Player,…) dans le rôle de sa mère dévote et et sèche comme les décors de l’île, et l’écossaise Kate Dickie (Red Road, Filth, Prometheus,…) dans celui de l’énigmatique pêcheuse qui l’amène sur l’île.