« Sea Wife » (1957). Un pitch intrigant et un casting cinq étoiles gâchés par de nombreuses incohérences et maladresses scénaristiques.

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Sea Wife (1957)

(L’épouse de la mer)

Réalisé par Bob McNaught

Ecrit par George K. Burke d’après le roman de J.M. Scott

Avec Joan Collins, Richard Burton, Basil Sydney, Cy Grant,…

Directeur de la photographie : Edward Scaife

Musique : Kenneth V. Jones et Leonard Salzedo

Produit par André Hakim pour Alma Productions (20th Century Fox)

Aventures / drame / romance / guerre

81mn

UK

En 1947, un officier (Richard Burton) tout juste débarqué à Londres passe des annonces dans les journaux pour retrouver une certaine « Sea Wife ». Mais personne ne répond à ses annonces, jusqu’au jour où un certain « bulldog » demande à le voir.

SeaWife1957La majeure partie de « Sea Wife » est racontée en flash back. Qui est donc cette Sea Wife et pourquoi le personnage incarné par Richard Burton la recherche-t-elle en publiant des annonces dans la presse qu’il signe Biscuit ?

La réponse nous vient donc quand Biscuit retrouve un certain « Bulldog »(Basil Sydney). Ce dernier, un vieil homme interné dans un asile pour les personnages âgées qui n’ont plus toutes leurs têtes, nous fait vivre ainsi l’aventure vécue par un petit groupe de quatre personnes…. En 1942, un navire quitte Singapour transportant des passagers fuyant l’invasion japonaise. Mais il est coulé en pleine mer par un sous marin japonais. Un officier britannique (Richard Burton), un homme d’affaire raciste et individualiste (Basil Sydney), une bonne soeur (Joan Collins) et un marin noir (Cy Grant) trouvent refuge sur un canot de sauvetage.

Comme dans tout petit groupe humain qui se retrouve en huis clos, les inimités et amours vont se rapidement se mettre en place. L’officier tombe amoureux de la bonne soeur et évidemment l’homme d’affaire raciste ne fait pas confiance au noir qui pourtant se révèlera l’élément le plus utile du groupe et ne rêve que d’une chose : faire partie du groupe.

Pour compliquer la chose, et pour une raison que j’ignore (ce qui est gênant car c’est l’un des éléments clés de l’intrigue), la bonne soeur décide que tout le monde doit s’appeler par un surnom et qu’elle doit cacher son identité de bonne soeur. Seul le marin noir, Numéro 4,  connait la vérité. Pour sa part, notre officier amoureux commence par trouver le comportement étrange de Sea Wife un peu pénible mais aura-t-il une réponse un jour ?

Tout cela donne un film assez étrange et improbable. Dommage car on a ici un excellent quatuor d’acteurs et un pitch intriguant.  Mais le scénario reste un peu flou et pas très bien amené. Histoire d’amour impossible, glorification du sacrifice et dénonciation du racisme ? On comprend pas trop où veut en venir le scénariste. Le traitement manque quoi qu’il en soit d’un petit peu de subtilité. C’est peut-être dû à la brièveté du film (80 mn seulement) mais  on a l’impression qu’on a oublié au montage quelques scènes clés. Sans compter que les personnages sont bien trop prévisibles et manquent d’épaisseur.

Le scénario, bancal donc, est signé George K. Burke dont c’est le seul crédit en matière de cinéma.

Le film aurait dû apparement être réalisé par Roberto Rosselini  (!) mais finalement c’est en tout cas le producteur et directeur de production Bob McNaught (qui avait déjà réalisé un film  quatre ans plus tôt) qui récupère le bébé. Celui-ci fait néanmoins du beau boulot avec une mise en images classieuse, notamment grâce à l’appui du directeur photo Edward Scaife (les fans de Technicolor en ont pour leur argent !).

A la production on retrouve André Hakim, beau frère à la ville du célèbre producteur américain Darryl F. Zanuck. Ce dernier, spécialiste des « star vehicule » (il a notoirement produit pas mal de films pour mettre en valeur ses conquêtes du moment) n’aurait pas renié ce film qui a pour mérite de mettre en avant la beauté d’une toute jeune Joan Collins alors en pleine ascension depuis « Land of the Pharaohs » (1955) d’Howard Hawks. J’ai bien dit la beauté et pas forcément le talent car ce rôle de nonne, qui est la clé du film, est loin d’être assez clair pour être convaincant… et Joan Collins n’est pas des plus impliquées.

A noter que les acteurs arrivent quand même à être convaincants malgré le manque d’épaisseur de leurs rôles. Richard Burton est très bon tout comme l’acteur guyanais Cy Grant (qui n’était pas vraiment un débutant même s’il est présenté comme apparaissant pour la première fois à l’écran) et Basil Sydney (homme de théâtre qui a fait de trop rares mais significatives apparitions sur grand écran – même quand il n’a qu’un second rôle)

 DVD zone 1 US. Studio 20th Century Fox. Version originale sans sous titres