Roger Moore (1927–2017)
Né le 14 octobre 1927 à Stockwell (Londres), Roger Moore est issu d’une famille modeste. Son père George est policier, sa mère Lilian est une femme au foyer.
Il démarre dans la vie professionnelle comme apprenti dans l’animation mais se fait virer pour avoir endommagé des négatifs. Ses débuts dans le cinéma, il les doit étrangement à son père. Celui-ci a été chargé d’enquêter sur un cambriolage au domicile du réalisateur Brian Desmond Hurst. A 18 ans, il apparaît ainsi comme extra dans « Caesar and Cleopatra » (1945).
C’est également Hurst qui décide de financer son apprentissage au métier d’acteur au fameux Royal Academy of Dramatic Art (RADA).
En 1949, Moore fait sa première apparition à la télévision.
Parallèlement à sa carrière naissante sur les écrans, Moore est également modèle, notamment pour une marque de tricots (ce qui lui vaudra le surnom de « The Big Knit »).
En 1954, il signe un contrat de sept ans avec la MGM. Il tourne notamment dans quatre films, notamment « The Last Time I Saw Paris » (1954) de Richard Brooks et « Interrupted Melody » (1955) de Curtis Bernhardt. Mais est libéré de ses obligations après seulement deux ans suite au manque de succès publique et critique.
Après la débâcle MGM, Moore se consacre à la télévision. Et c’est là qu’il va connaître ses premiers instants de gloire. En 1958, il emporte le rôle titre dans la série de télévision « Ivanhoe » pour ITV (39 épisodes entre 1958 et 1959).
Il continuera son chemin à la télévision américaine avec un des rôles principaux dans une série sur les chercheurs d’or « The Alaskans » (37 episodes entre 1959 et 1960) et un rôle récurrent dans la série de western « Maverick » (seize épisodes entre 1959 et 1961).
Mais sa véritable percée viendra avec « The Saint » pour la maison de production britannique ITC. Il y interprète l’aventurier Simon Templar l’espace de 118 épisodes tournés sur six saisons entre 1962 et 1969. Il en deviendra producteur, et réalisera lui même plusieurs épisodes.
A la fin des années 60, il fait ainsi son retour au cinéma avec les thrillers « Crossplot » (1969) d’Alvin Rakoff et « The Man Who Haunted Himself » (1970) de Basil Dearden.
ITC est cependant réticent de voir partir au cinéma l’une de ses valeurs sûres et lui propose un nouveau projet à gros budget avec une star américaine à ses côtés, Tony Curtis. Mais « The Persuaders » (Amicalement vôtre) coûte cher et ne remporte pas le succès escompté surtout aux USA qui était le premier marché visé. Au bout de 24 épisodes produits à travers l’Europe pour un coût phénoménal d’1 million de livres, la série est stoppée. La série deviendra culte dans certains pays européens et en Australie.
En août 1972, Roger Moore se voit proposé d’intégrer une franchise cinéma à grand succès. C’est bien évidemment James Bond où il remplace le successeur de Sean Connery, George Lazenby, qui a déclaré forfait après un seul film, le mythique « On Her Majesty’s Secret Service » (1969). Après quelques réajustements physiques (perte de poids et coiffure rafraichie), Moore incarne pour la première fois l’agent 007 dans « Live and Let Die (1973).
Moore a déjà un âge un peu avancé pour incarner un homme d’action en 1973 (il a alors 45 ans) mais ça ne l’empêche pas de tenir le rôle sur 7 films pendant 12 ans jusqu’en 1985 avec « A View to a Kill ».
Moore incarne un Bond assez proche de ses précédentes prestations dans « The Saint » ou « The Persuaders ». Le Bond version Moore est un playboy débonnaire avec un sens de l’humour (un peu l’anti-James Bond version Daniel Craig en somme !).
Evidemment, la reconnaissance apportée par son rôle de James Bond lui confère une stature d’homme d’action au cinéma et il va ainsi tourner dans nombre de films virils (dont « The Wild Geese » en 1978 ou encore « The Sea Wolves » en 1980) et divers films américains comme le thriller « The Naked Face » (1984) de Bryan Forbes.
Une fois le costume de Bond rangé au vestiaire, en 1985, il a 58 ans, et les rôles deviennent plus épars. Il accepte des films qui ne le méritent pas comme la comédie romantique « Bed & Breakfast (1991), « The Quest » (1996) de et avec Jean-Claude Van Damme ou encore… « Spice World » (1997). A partir des années 2000, il continuera de jouer dans un certain nombre de films insignifiants (les comédies américaines « Boat Trip » et slovène « On Our Own Vesna » en 2002) et se consacre surtout au doublage (là aussi pas forcément pour des chefs d’oeuvre – citons par exemple « Cats & Dogs: The Revenge of Kitty Galore » en 2010 – notons quand même que le chat auquel il prête sa voix s’appelle Lazenby !).
Politiquement, Moore était un conservateur. Il a été critique pour avoir accepté de tourner des films en Afrique du Sud durant l’Apartheid et a aussi fui les impôts britanniques dès 1978. Toutefois il s’est aussi engagé auprès de l’UNICEF et de l’association pour le droit des animaux PETA.
Il a été anobli au titre de chevalier commandeur de l’ordre de l’Empire britannique (KBE) par la reine d’Angleterre en 2003.
Il est mort le 23 mai 2017 à Crans-Montana en Suisse.
A lire :
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