Portrait de Michael Powell

L’été prochain, en 2020, la Cinémathèque française rendra un hommage à Michael Powell en programmant une « rétro intégrale ». Pour l’instant aucune date précise n’est annoncée, ni d’ailleurs le nom des films qui seront diffusés.

La mention (sur facebook) d’une rétro intégrale peut poser question toutefois car le début de la carrière de Powell est plutôt mal connu. Powell a commencé à sa carrière de réalisateur au tout début des années 30 par quelques courts et des films de série B (les fameux « quota quickies ») dont certains restent introuvables (« My friend the king » et « C.O.D. » en 1932 ou encore « Born Lucky » en 1933) ou n’ont pas été à ma connaissance restaurés.

En tout cas, « Caste » (1930), son premier film (pour lequel il ne sera pas officiellement crédité) devrait être de la partie, a fait son retour sur les écrans londoniens en 2017.

Powell a ainsi réalisé 19 quota quickies jusqu’en 1936. En France, seuls nous sont parvenus en DVD « The Fire Raisers » (1934), « The Phantom Light » (1935) et « Red Ensign » (1934) – tous les trois disponibles dans des coffrets chez Opening (2011) et FIlmedia (2013).

Inédit en France sur tout support, son premier chef d’oeuvre « The Edge of the World » (1937), restauré par le BFI, devrait en tout cas être de la partie, comme ses films moins connus tournés après son exil forcé suite au scandale « Peeping Tom » (1960) : « Herzog Blaubarts Burg » (1963), « They’re a weird mob » (1966) et « Age of Consent » (1969) ainsi que sa dernière collaboration avec Pressburger et son dernier film de fiction, le conte fantastique pour enfants « The Boy Who Turned Yellow » (1972). Je ne sais pas non plus si ses épisodes télé notamment pour la série « Espionage » feront partie de la programmation.

J’ai hâte d’en savoir davantage. Pour l’instant (août 2019) nous n’avons à nous mettre sous la dent qu’une présentation courte de la Cinémathèque qui ne mentionne que quatre de ses classiques.

« D’abord assistant d’Hitchcock, Michael Powell prend son envol à l’orée des années 40, avec une poignée de films ambitieux. Mais c’est avec sa société de production The Archers qu’il devient, en quelques années inouïes de créativité, l’une des figures les plus flamboyantes du cinéma anglais. Inséparable de son acolyte Emeric Pressburger, il réalise entre 1942 et 1960 une quinzaine de films fous et novateurs, passant d’un genre à l’autre sans effort. L’œuvre, d’une beauté à couper le souffle, joue des contrastes (A Canterbury Tale), du Technicolor (The Red Shœs) et des artifices du studio (Le Narcisse noir) pour déployer une vision romantique et acide de l’existence. Une épopée brisée net par Le Voyeur, film de tous les scandales, d’une audace et d’une noirceur aujourd’hui encore tétanisantes. »