« Quatermass 2 » va connaitre un joli succès, et grâce au triomphe du premier opus, aura l’honneur d’être la première production Hammer à être pré-vendue aux Etats Unis.
Quatermass 2 (1957)
(La Marque)
Réalisé par Val Guest
Ecrit par Nigel Kneale et Val Guest d’après la série télévisée de Nigel Kneale
Directeur de la photographie : Gerald Gibbs
Avec Brian Donlevy, John Longden, Sid James
Science Fiction / Horreur
85 mn
UK
« Le professeur Quatermass (Brian Donlevy) est confronté à un phénomène troublant : de mystérieuses pierres tombent du ciel et affectent le comportement des personnes qui entrent en contact avec ces débris. Quatermass se rend compte rapidement que les autorités veulent étouffer l’affaire. Le mystère semble se concentre autour d’une mystérieuse usine militaire dont l’accès est rigoureusement interdit… »
Deux ans après « The Quatermass Xperiment », Hammer revient logiquement à la série télévisée qui lui a apporté son premier grand succès. Et cette fois-ci, le créateur de Quatermass, Nigel Kneale est directement impliqué dans l’adaptation cinématographique de sa série télévisée mythique dont la deuxième partie a été diffusée sur les ondes de la BBC à l’automne 1955. Du coup, le film est fort logiquement très fidèle à la série originale (avec quelques personnages en moins cependant, dont celui de la fille du professeur très présente dans la série).
« Quatermass 2 » se déroule quelques années après le premier Quatermass. Cette fois-ci le danger va venir à nouveau de l’espace. Mais au lieu d’être « individualisé » et ne s’exprimer qu’à travers la possession d’un seul être, le danger va s’étendre, zombifiant la population, et va s’insinuer jusque dans les sphères gouvernementales. Cette fois-ci, si le danger vient à nouveau de l’extérieur, il va se propager et gangrener le coeur du pays.
Comme dans le premier Quatermass, le professeur est un homme de Science rationaliste à l’extrême mais qui est tout à fait ouvert à la probabilité d’une vie extra-terrestre, et se bat contre une administration peu compréhensive, même face aux évidences.
Les décors de la sinistre « usine top secrète » sont particulièrement réussis (il s’agit en fait d’une raffinerie de Shell Haven à l’Est de Londres), et le suspense bien entretenu. Dans une tradition purement quatermassienne, on est dans un mélange de SF et d’horreur.
A la réalisation, on retrouve Val Guest, déjà réalisateur du premier opus. Il réutilise les techniques de cinéma vérité, avec de nombreuses scènes filmées caméra à l’épaule, pour renforcer la crédibilité de l’intrigue.
La crédibilité et le ton plus adulte de « Quatermass » s’expriment aussi à travers les discussions entre scientifiques qui occupent une part importante dans la construction de l’intrigue. Cette rationalisation de l’horreur est une autre caractéristique par rapport aux films équivalents réalisés aux USA à l’époque.
« Quatermass 2 » va connaitre un joli succès, et grâce au triomphe du premier opus, aura l’honneur d’être la première production Hammer à être pré-vendue aux Etats-Unis. Néanmoins son succès va être éclipsé par le triomphe la même année de « The Curse of Frankenstein », film qui va générer le tsunami d’horreur gothique qui va bientôt recouvrir le public britannique.
Mais heureusement pour nous, Hammer n’en avait pas tout à fait finit avec Quatermass…
DVD Metropolitan Vidéo (2005). Version française et version originale sous titrée.